vendredi 19 avril 2024

Maman

mardi 22 novembre 2016
Illustration: ma mère était atteinte du syndrome de Diogène. Lors de son internement, j’ai du commencer à vider l’appartement de tout ce qui l’encombrait. A son point le plus haut, perché au dessus de l’immense meuble de la cuisine en formica, il y avait un bac en plastique rempli de toutes les couronnes d’épiphanie amassées années après  années. Je l’ai posé sur le carrelage puis j’ai pris la photo sans rien bouger. Transformée en bandeau, elle est devenue l’image d’illustration de mon Fb puis  de ce site. Illustration parfaite  de cette royauté. 

Arriverai-je un jour à remplir ce contrat? Arriverai-je un jour à pleurer sur le sort d’autrui? Pour l’instant, je n’en suis pas capable. Si j’en étais capable, tout cela resterait entre Dieu et moi. De sa miséricorde, Il couvre tous nos péchés, même les pires. Il y a une condition: le repentir sincère. Mais le repentir ne peut pas se simuler. Avec Lui, on ne peut pas tricher. Alors que me reste-il comme choix, sinon de parler? Peut-être s’agit-il d’une erreur. Peut-être qu’il s’agit en vérité pour moi, de m’enfoncer encore plus dans les ténèbres de l’égarement. Ma vie livrée en pâture. Avant de m’attaquer au vif du sujet, je vous dois une petite explication. Il y a environ un mois, j’ai fait une photo peu après l’heure de fajr. J’avais mon pakol sur la tête éclairé par derrière. Il faut savoir qu’à mes yeux, c’est un symbole très fort. J’y vois une couronne. Souvent je considère que je ne mérite pas de la porter. Je ne l’ai d’ailleurs jamais mise durant le mois de Ramadan. Ainsi éclairé, le chapeau fait penser à une auréole. Ce n’est pas dans ce but que j’ai fait la photo: je ne voulais que dessiner un liseré pour illustrer le moment de fajr. Mais le fait est qu’un couronne spirituelle ou une auréole sont une seule et même chose. Comment ai-je pu oser? Surement parce que c’est à ça qu’on les reconnait. Ils osent. Il se trouve que les auréoles sont rondes pour les morts et carrées pour les vivants. Par dérision, je me suis mis un carton, donc un carré, sur la tête. Un saint en carton. Rien de plus. Rien qu’un saint de carton. Voilà ce que je voulais exprimer. Je crains que je ne puisse remettre le pakol de si tôt. Voilà qui est dit.

Je vais donc vous parler d’elle. Elle, c’est ma mère. Si j’avais eu un tant soi peu de courage, j’aurais appelé cet article “Maman” (cela a été fait un peu plus tard). Un tant soi peu d’amour surtout. Je ne sais pas ce qui m’a fait pleurer le jour de son enterrement, surement le fait que je me retrouve seul et toujours si irresponsable. Je m’apitoyais sur mon propre sort. Lorsque l’on me posait la question, je répondais que je n’aimais pas ma mère. C’était déjà pour moi un effort que de ne pas la détester. Et Dieu sait si j’ai pu la haïr. Alors quand des inconnus s’adressent à moi en utilisant le mot maman pour parler d’elle, j’ai l’impression qu’ils parlent d’une personne que je n’ai pas connue. Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours eu une répulsion physique à son égard. Il y a des choses qu’on ne commande pas. Surtout lorsque l’on est enfant. Un jour, je suis devenu son colocataire. Un colocataire irresponsable. Vous savez: celui qu’on rêve de voir partir ailleurs. J’ai ensuite mené une existence de parasite. Vous savez: celui qui ose donner des leçons aux autres en plus. Même si je devais noircir le tableau, je n’arriverais jamais à vous faire comprendre qui je suis vraiment. Je n’ai même pas le talent d’écriture pour y parvenir. Vous allez devoir me croire sur parole. A quoi bon surtout. Je ne fais jamais illusion bien longtemps. Aussi, je vais me concentrer sur la période récente.

Depuis qu’elle est parti à la retraite, elle a laissé à l’abandon sa vie. Il est vrai que le processus s’est amorcé lorsque j’ai vécu seul. Égoïstement, j’ai fermé les yeux. Je l’ai laissé sombrer lentement. Tout en profitant de son argent, bien sur. En bon parasite. Je me mettais toujours dans de mauvaises situations financières. Elle me sauvait à chaque fois. Cela ne me rendait que plus méprisant à son égard. Après l’échec de mes études, j’ai virevolté à droite à gauche. J’ai cru devenir artiste. Je me suis enfoncé dans cette espèce de vie facile et futile. Et puis est venu la Trance. Je passais mon année à attendre la période des festivals. J’étais devenu un freak. Mais un freak qui n’acceptait pas de vivre dans la boue, bien au chaud dans un appartement l’hiver. Je ne crois pas avoir fait vraiment illusion dans ce milieu. Mais est-ce que je m’en souciais? Je vivais ce dont j’avais envie. C’était tout ce qui m’importait. Nous voilà arrivé en 2011. Rencontre avec les Indignés. A ce moment là, je crois que ma mère s’était fait une raison. Elle me prenait comme j’étais. Elle s’inquiétait pour mon avenir. Et pour cause. 38 ans. Je n’avais rien fait de ma vie. Rien qui puisse la rendre fière. Tout ce potentiel gâché. Elle n’avait pas baissé les bras, mais elle voyait bien que ce n’était pas de son ressort. J’avais eu tout le temps pour donner des orientations à ma vie. A ce moment là donc, je n’avais plus beaucoup d’effort à faire pour faire semblant. Et puis surtout, j’avais cette chance, que je trouvais toujours une femme pour prendre la relève. Une femme courageuse, que j’allais vider de sa substance. Tel un vampire. Quand je suis arrivé chez les Indignés, j’étais de nouveau célibataire. Insouciant au fond. N’est-ce pas le goût de l’aventure qui m’a attiré plutôt que de réellement m’investir dans une cause? Surement. Cherchez, il y aura toujours une femme pour me motiver. En bon prédateur que je suis.

Et puis voilà que Dieu est arrivé dans ma vie. Vous savez, Dieu arrive dans la vie des gens de bien. Ceux qui ont un coeur. Pas les gens comme moi. Mais comment voulez-vous qu’à ce moment là je sois capable de réaliser une chose pareille? C’est vrai que sur le moment, il y a des choses que je n’ai pas bien comprises. Étais-je vraiment croyant? Il y aurait de quoi douter. En réalité, je n’acceptais Dieu que dans la mesure où je pouvais être le héros de mon histoire. Je devais prendre Dieu pour une nouvelle femme à dominer. Oui, ceux qui ont un coeur rentrent en religion doucement, naturellement. Dés le début, je voulais tout casser. Et puis, il m’est venu cette folle idée en tête. Oui. Cette folle idée. Si Dieu m’avait appelé, là où j’étais, cela ne pouvait être que pour une seule raison: parce que j’avais un rôle primordial. Le rôle. Celui que tout le monde attend. Forcément. Un rôle de sous-fifre? Non merci. Et puis, et puis… Et puis, il y a eu cette nuit du Vendredi 13. Ma vie a basculé. Voilà, ça y est. J’étais sur. C’était bien moi. Passés les premiers temps d’euphorie, dur retour à la réalité. Je ne vois pas bien le rapport entre cet homme et moi. Et encore, heureusement que je n’étais pas aussi lucide que maintenant, car jamais je n’aurais persévéré. Fallait-il que je sois si fou que cela? Je le crains. Non seulement, je n’avais aucune crédibilité, mais en plus, j’étais même l’inverse du personnage. Mais Dieu veillait sur moi. Toujours en tension maximale, mais sans jamais rompre. A deux doigts de basculer dans la folie. Tout le temps.

Un jour, j’étais venu la visiter. J’attendais dans le salon tandis que Derrick passait à la télévision. Ce feuilleton a un coté déprimant. Il m’est venu l’idée de lui parler de Dieu, mais surtout d’essayer de lui faire comprendre et admettre qui j’avais compris que j’étais. A ce moment là, de l’autre coté de la pièce, Derrick interrompit ma réflexion: “Oeil pour oeil, dent pour dent”. Passé un instant de flottement où je me demandais si je devais prendre cela comme un signe, je choisis donc de garder le silence. Il faut comprendre que dans les premiers temps, j’avais une nette tendance à beaucoup trop parler et à livrer l’information à tout ceux que je rencontrais. Elle avait donc droit à un traitement spécial. Je cherchais donc à me venger. Incapable de réaliser que son silence à elle faisait parti du plan de Dieu.

Et puis voilà qu’un jour je suis devenu musulman. En théorie. Une espèce de chose qui ressemblait vaguement à un musulman. Je m’étais converti à 2h du matin, un Jeudi, devant deux frères salafis rencontrés dans le RER nocturne quelques semaines plus tôt. Évidemment, je n’avais pas pu tenir ma langue. Dans mon enthousiasme, le premier soir, j’avais annoncé que j’étais celui qu’ils attendaient. La conversion me semblait être la dernière formalité à accomplir. En route pour le grand chambardement. En fait de grand chambardement, ce fut plutôt ma vie qui en fut retournée, mais j’étais bien incapable de l’accepter. Je luttais encore contre l’extérieur. Ils étaient sincèrement désolés que des idées pareilles puissent me venir en tête. Seule la roqya pouvait me venir en aide.

C’est ainsi qu’en ce Dimanche matin, dans la voiture d’un troisième frère, ils commencèrent à réciter les premiers versets d’Al Kahf en boucle. Assez vite, je fus pris de convulsions. Il fallait me tenir. Je hurlais. A un moment, ma bouche s’est ouverte pour répondre à une question. “Yahoud” est sorti. Je ne contrôlais pas ma mâchoire. Enfin, dans un hurlement, je récitais une nouvelle fois la Shahada. Puis le calme revint. J’étais en nage. La vitre de la voiture était recouverte de buée. Les deux frères étaient vidés tandis que le chauffeur était devenu blême. Il était grand temps de s’arrêter. Je croyais alors que le démon en moi s’était converti. Que tout était fini. C’est alors que le sujet de ma mère vint sur la table. Si j’étais bel et bien celui que je disais être, alors ma mère devait être spéciale. Elle avait du être “prévenue”. C’est le moins qu’on puisse dire! Voilà! C’était ça! Il suffisait donc qu’elle avoue enfin ce qui s’était passé autour de ma naissance. Il y avait un mystère. C’est donc bien que ce mystère devait tout expliquer. J’étais donc persuadé que le temps était venu de convaincre ces frères. Que ma mère allait me servir à cela. Je n’avais donc aucun scrupule à l’utiliser à des fins de persuasion. Comme un outil de plus.

Je l’ai donc appelé au téléphone en ce Dimanche matin, à l’arrière de la voiture et avec le haut-parleur, de manière à ce que tout le monde entende. J’ai enfin réussi à faire quelque chose que je n’étais pas arrivé à faire jusqu’alors: lui demander qui était mon père et ce qui s’était passé. Est-ce que la vérité m’intéressait au fond, ou bien étais-je seulement motivé par la volonté de prouver qui j’étais? Toujours est-il que je n’avais jamais trouvé le courage avant. Ma folie m’y aidait. Elle fut surprise. Je crois qu’elle n’a pas réalisé ce qui se passait à ce moment là. Elle dit alors:”Il n’est pas de ce monde.” Voilà une réponse bien pire que le mystère. En effet, dans ma tête, je ne pouvais m’empêcher de me dire que si il n’était pas de ce monde, cela voulait dire qu’il appartenait à un autre monde. Un ange? Voilà qui venait conforter mon idée. Seulement, cela ne suffisait pas. Il fallait plus de précision. Dans ma tête, cela se mettait à tourner. Les frères n’étaient pas convaincus du tout. Très pragmatiques. Mais ils voyaient bien que la situation n’était pas ordinaire, ils étaient donc curieux de la suite. Malgré mon insistance à retourner la question dans tous les sens pour parvenir à mes fins, ma mère ne voulait pas en dire plus. Elle accepta alors que l’on se rencontre dans le parc de Bois-Préau. Hanté à l’idée qu’elle puisse divulguer quelque chose et que l’on ne me croit pas sur parole, je me mettais d’accord avec l’un des frères pour laisser mon téléphone en conversation dans ma poche pour qu’il puisse écouter le dialogue avec elle. Voilà, tout simplement. Je n’avais donc plus qu’une seule idée en tête. Peu m’importait l’effet produit sur elle. Je n’avais alors aucune empathie. A ma décharge, il faut bien reconnaître qu’expulser une telle chose ne pouvait se faire dans la tranquillité. Malheureusement, entre temps, elle s’est recroquevillée sur elle-même. Elle a réalisé la portée de ma question. Elle ne veut plus lâcher d’informations. Elle commence à paniquer et à tenir des propos incohérents. La seule chose que je retiens est que de savoir est dangereux pour moi selon elle. Il n’y a plus rien à en tirer. Je n’ai aucune pitié pour elle. La situation s’est totalement enlisée. A ce moment là, les deux frères surgissent et nous abordent. Ils sont en qamis et chéchias. Aucun doute donc, sur leurs convictions religieuses. Quelque part ma mère est soulagée de voir quelqu’un d’extérieur. Mais les frères, pensant qu’elle est normale, vont tenter, à leur tour de lui parler. Plus en douceur que moi. Ils essaient de comprendre qui nous sommes, quelle relation nous avons. Ils parlent de mon père, enfin… de Jacky. Ils ne savent pas qu’elle ignorait jusque là que l’on se connait. Elle le découvre à ce moment là. C’est un choc certain alors qu’elle a déjà perdu pied. L’un d’eux finit par lâcher: ”Est-ce que vous réalisez que votre fils dit qu’il est le Messie?” Elle ne réagit pas particulièrement à ces mots. Du moins, je n’ai pas de souvenirs. La peur se lit sur son visage. Nous devons la laisser. Nous nous éloignons tous les trois. Le frère me confirme qu’il a bien entendu toute la conversation. Hélas, je n’ai pas eu ce que je voulais. Je n’ai eu qu’un “Il n’est pas de ce monde.” Il faudra m’en contenter et bâtir quelque chose à partir de cela. Fort heureusement, je n’ai pas aggravé la situation en imaginant que j’étais le fils d’une créature hors de ce monde. La phrase est resté gravée dans ma tête. Elle est ressurgi au moment opportun bien plus tard.

Nous voilà donc à la mi-Avril 2012. Les jours passent. Ma mère a peur que je ne veuille plus lui parler parce qu’elle a décidé de ne pas révéler son secret. Je lui réponds alors: “Ne t’inquiète pas, je ne vais pas disparaitre de ta vie. Mais tu as fait ton choix. Sache que je ne suis pas d’accord. Je veux savoir.” Au fond, je suis soulagé d’avoir enfin crevé l’abcès. Mais je n’ai pas conscience du processus qui vient de s’enclencher. Peut-être aussi que si je reste, c’est par intérêt. Mes nouvelles préoccupations me rendent encore plus éloigné d’une stabilité financière. Seul, je serais bien incapable de m’en sortir. Mais bon, ce n’est que dans la continuité. Paradoxalement, cet incident nous a rapproché. Je viens la visiter plus souvent. A vrai dire, je m’inquiète pour elle. Je ne sais pas trop ce que c’est que d’avoir une mère, mais c’est tout de même la personne la plus proche de moi. Fin Juillet. Depuis des mois, j’ai le billet du Boom Festival. J’imagine mal rater cet événement, malgré qu’il tombe en plein milieu du Ramadan. Mon premier Ramadan. Je suis tout de même parti. J’étais encore bien plus freaks que musulman à ce moment là. En partant, je préviens ma mère que je ne serai pas joignable pendant une dizaine de jours. Il faut savoir que, généralement, je ne la prévenais pas de mes déplacements. Surtout pour partir dans un festival. Le Boom Festival 2012 fut une véritable épreuve. Dieu était en guerre contre moi. Il me montrait puissamment son emprise sur ma vie et sur tous ceux qui m’entouraient, indiquant à chacun ce qu’il devait faire. Sur le chemin du retour, je m’aperçus que ma carte bleue était bloquée,  et que  ma carte de cinéma illimitée ainsi qu’une assurance à mon nom avait été résiliée. Surtout, il y avait un message du commissariat de Rueil, demandant de mes nouvelles. Ma mère était allé les voir. Innovation en matière de lutte contre le djihadisme. Selon toute vraisemblance, alors que toute la France était encore dans le traumatisme de l’affaire Merah, elle s’était imaginé que mon départ à l’étranger était pour un camp d’entrainement. Elle ne l’a cependant jamais avoué. Mais sa terreur de l’Islam était grande, voire obsessionnelle. Lorsque nous nous revoyons, elle se protège le visage. “Tu vas me tuer” dit-elle. Elle avoue être venu chez moi. Elle a pensé que j’étais mort. Elle a résilié ces choses, mais pas ma carte bleue qui n’était qu’en incident de découvert. Je lui dis que je savais cela, que ce n’était pas grave. Je voyais bien qu’elle avait perdu pied. J’avais beau lui dire de ne pas s’inquiéter, rien n’y faisait. Les mois sont passés. Elle cauchemardait de plus en plus. Au fur et à mesure, elle s’éloignait de moi, son dernier lien avec le monde. Elle ne me faisait plus confiance. Je me contentais de la visiter régulièrement. Cela devenait une réelle épreuve. Je la voyais s’enfoncer inexorablement. La dernière fois que nous avons eu une rencontre à peu près normale, c’était le jour de Noël 2012. Nous avons mangé le midi ensemble. Une dernière discussion. Et puis en Janvier, son état s’est aggravé, entre cauchemars et insomnies quotidiennes. Elle s’est vue forcée d’aller voir un psychiatre pour se faire prescrire des médicaments puissants. La chimie inhumaine venait d’entrer en action. L’action du Sheytan venait trouver son prolongement dans cette “création” de ses adorateurs.

Un autre que moi ne l’aurait pas laissé partir de cette manière. Je n’avais pas d’amour à lui donner. Mon coeur était sec. Je considérais qu’elle méritais ce qui lui arrive. Je n’avais aucune miséricorde à mon égard. Ce qui s’est passé par la suite, j’en suis donc en parti responsable. Je raconterai tout cela en détail un autre jour. Pour l’instant, je tenais surtout à me décharger de ce poids sur ma conscience.

Est-ce que tout cela aurait pu se dérouler autrement? Je ne le pense pas. C’était écrit ainsi. il était aussi écrit que je parviendrais à rendre tout cela public. A dépasser mes blocages. Il me faut extirper ce mal en moi. Ce besoin de reconnaissance, qui fait que j’utilise les gens autour de moi sans me soucier du mal qu’ils éprouvent. J’ai toujours autant de mal à écouter les autres à m’inquiéter de leur santé ou soucis. Mais j’ai fait des progrès. Toujours à retomber dans mes travers à chaque instant. La machine à parler, quand elle se met en marche, elle ne s’arrête pas. Il me faut comprendre que je n’ai rien à prouver. Ce n’est pas moi qui guide. Et si, de mon vivant, pas une seule personne ne devait me croire, il me faudrait l’accepter. Il faut aussi que j’écrive cela sincèrement, sans calcul de l’effet produit. Ce ne sont que des mots. Je vais faire mon possible. Soyez patient avec moi, comme vous l’avez toujours été.

Tous les jours, je travaille à redonner une deuxième vie à des produits rejetés de la grande distribution. Je suis bien conscient que le produit que je suis n’est pas bien terrible et je ne sais pas très bien quoi faire pour le faire parvenir à destination. Tout ce qu’il y a de bien dans ma vie, c’est l’action de Dieu. C’est tout ce que j’ai à faire valoir. Autant dire, que si tout cela n’est que mon imagination, il ne reste plus grand chose. Voilà, je vais me taire, parce que tout ce que je veux dire maintenant, je n’ai pas envie que cela soit public.

Pour vivre heureux, vivons cachés.


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