samedi 20 avril 2024

Le mirage du voyage

Dernières modifications le 13 mars 2023·22 minutes de lecture

Traduction habituelle de l’introduction d’al Isra:

17.1 Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur, de la Mosquée al-Haram à la Mosquée al-Aqsa dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C’est Lui, vraiment, qui est l’Audient, le Clairvoyant.

Autant être clair: si vous ne l’aviez pas compris au travers de mes exposés récents, je dénonce les hadiths Isra et Miraj comme étant de vulgaires inventions. Ces hadiths vont à l’encontre du Coran et de la Révélation. Ils sont à la base de l’Islam moderne et de fait quiconque les prend en compte ne suit pas la religion instaurée par Allah dans son Livre. Car ici, il n’est pas question de sagesse ou d’enseignements mais bien de légiférer. Qui suit une législation attribuée à Dieu par des hommes, n’accomplit pas la volonté de Dieu.

La raison principale de l’importance de ces deux hadiths est l’institution écrite du nombre de prières quotidiennes imposés par Dieu. Pour faire adopter aux musulmans le nombre de prières du zoroastrisme et introduire les chiffres symboliques de 5 et 17 propres à cette religion(voir note), il fallait porter atteinte au message du Coran. Le seul moyen était d’y ajouter des mensonges à ses cotés. Ce mensonge initial a été la porte ouverte à une dérive totale qui a donné lieu à une modification et à une religion inventée de toute pièce à partir du Coran: l’Islam sunnite. Ainsi, un ensemble de texte à l’origine douteuse devenait indissociable du Livre. Celui qui ne se soumet pas au Coran ET à la sunnah est déclaré mécréant.

Ce phénomène nous rappelle furieusement la genèse du judaïsme, cette religion créée de toute pièce à partir de la Torah et déclarant le Temple de Jérusalem comme indissociable du Livre tout en pratiquant paradoxalement un culte totalement déconnecté de ce Temple, et déclarant les « Samaritains » (les gardiens) comme mécréants.

Les observateurs externes de l’Islam ne s’y sont pas trompé et ont bien ressenti l’influence énorme, voire l’origine véritable de l’Islam dans le judaïsme talmudique. Malheureusement, ces catholiques, car ce sont eux dont il est question, s’ils ont vu clair pour autrui, n’ont pas pu comprendre l’origine maçonnique du christianisme que la réforme protestante, bien loin de diminuer, n’a fait qu’accentuer. Mais c’est un autre débat.

Comme le Temple fut le sujet de division des enfants d’Israël dans l’antiquité, la tradition et l’héritage prophétique ont été celui de l’époque moderne. De la même manière que le Temple a disparu, la tradition disparaitra. Seul le vrai hadith, celui agréé par Dieu subsistera, c’est à dire le Livre.

C’est un travail fastidieux et peu intéressant, mais je n’ai pas d’autre alternative que de le faire. J’ai donc copié le texte d’un exposé de ces deux hadiths et je vais le commenter. Ceci afin qu’il n’y ait aucune ambiguïté et que nul ne puisse dire qu’il n’avait pas été averti.

Les gens de la vérité, qu’ils fassent partie du Salaf, du Khalaf, qu’ils soient des mouHaddith – spécialiste de la science du Hadîth -, ou spécialistes de l’exégèse, des savants, spécialistes de la jurisprudence, tous ont été unanimes que le Voyage nocturne, Al-‘Isrâ’ a eu lieu par le corps et l’âme à l’état d’éveil et c’est cela la vérité. C’est la parole de Ibnou `Abbâs, de Jabir, de ‘Anas, de `Oumar, de Houdhayfah et d’autres parmi les compagnons. C’est également l’avis de l’Imam AHmad et d’autres parmi les Imams.

Il n’y a aucune divergence que le Voyage nocturne a bien eu lieu pour le Prophète puisqu’il y a eu à ce sujet un texte du Qour’ân. C’est pour cela que les savants ont dit que celui qui renie le Voyage nocturne du Prophète aura démenti le Qour’ân et celui qui dément le Qour’ân devient mécréant.

Belle entrée en matière. Le message est clair: l’enfer est promis à celui qui remet en cause la légitimité de ces textes publiquement. Dans certains pays, son intégrité physique sera surement mis à mal pour apostasie. Le tout encadré légalement par moults hadiths, cela va sans dire.

La poitrine du Prophète fut ouverte, avant qu’il n’accomplisse ce Voyage de nuit ; Jibrîl est venu a lui et l’a emmené de la maison de ‘Oummou Hâni’ [la cousine du Prophète sœur de l’Imâm `Aliyy] (le prophète dormait entre son oncle Hamzah et son cousin Ja`far) à la Mecque jusqu’à la Mosquée Al-Harâm. Sa poitrine fut ouverte puis lavée avec de l’eau de Zamzam puis remplie de sagesse et de foi.

Jibrîl est venu à lui avec un animal de couleur blanche, c’était Al-Bourâq qui avait tressailli tant il était heureux que le Messager de Allâh prenne place sur son dos.

Le récit commence et déjà nous rentrons dans le domaine des comtes et légendes. Un animal magique, de l’eau miraculeuse, un homme purifié instantanément par la main de Dieu. Bien sur, tout est possible au Créateur. Mais il me semble bien plus en accord avec l’esprit de la Révélation que ce soit  les longues années du début de vie du Prophète, paix sur lui, qui aient façonné en lui un coeur pur.

Al-Bourâq s’élança avec le Messager de Allâh sur son dos, son sabot se posant à la limite de la portée de son regard. Il arriva à Yathrib où le Prophète descendit et accomplit une prière. Et il arriva à Madyan (la ville où est né le Prophète Chou`ayb `alayhi s-salâm) et le Prophète descendit et accomplit une prière, puis au mont Sinaï où le Prophète descendit et accomplit une prière. En effet dans cet endroit nôtre maître Môuçâ `alayhi s-salâm a entendu la parole de Allâh (sans que ce soit une voix ou des sons qui parviennent à l’oreille, car la parole de Allâh ne ressemble pas à la parole des créatures, Allâh parle sans organes ni lettres, Sa parole n’est pas une langue arabe ni une autre langue, elle n’a pas de début ni de fin, c’est un attribut digne de Dieu qui ne ressemble pas à la parole des créatures )

Selon ce récit, Madyan se situe donc sur la route entre Mecca et Jérusalem. Ceci est normal puisque l’exégèse classique islamique a recopié la juive intégralement sur ce sujet. Je ne vais pas m’étendre dessus, je l’ai traité dans mon article « la phase » où je détermine que Madyan est en réalité Sichem, c’est à dire Balata dans la banlieue de Naplouse. Donc pas sur le trajet emprunté. https://www.stephanpain.com/la-phase/

Puis à Baytou LaHm, Bethléem, là où est né Al-MaçîH, Jésus, le fils de Maryam. Il y accomplit une prière.

Bethléem n’est plus considéré par la majorité des théologiens chrétiens comme le lieu de naissance du messie. Il s’agit d’une invention théologique liée à l’étymologie du mot (maison du pain) et à l’invention d’une lignée davidique pour recoller avec les perspectives eschatologiques alors en vigueur.

Ensuite le Prophète est arrivé à Jérusalem et il y accomplit la prière en tant qu’imam. Le Dernier des prophètes, le Maître des prophètes était debout en tant qu’imam en ayant derrière lui tous les prophètes et les messagers, que Allâh les honore et les élève davantage en degré. Car Allâh ta`âlâ les a tous rassemblés pour Son Prophète MouHammad par honneur et glorification envers lui, que Allâh l’honore et l’élève davantage en degré et qu’Il préserve la communauté de MouHammad de ce que MouHammad craint pour elle.

Les prophètes sont morts et ne pouvaient donc prier physiquement ici-bas.

Remarque : La Mosquée al-aqSâ a été construite par Adam `alayhi s-salâm le premier prophète et messager, il est musulman comme tous les prophètes qui ont tous enseigné une seule vrai religion à savoir l’islam. En effet les prophètes sont tous musulmans et ils ont des lois différentes et des langues différentes, voir : L’Islam est la Religion de Tous les Prophètes . Par la suite la mosquée al-aqSâ a été reconstruite au fil des années.

Un nouvel hadith pour légitimer al aqsa à Jérusalem. Le parallèle est évident avec ceux à propos de la Kaaba.

Parmi les choses surprenantes que le Prophète a vues lors de son voyage nocturne, il a vu le bas-monde à l’image d’une vieille femme. En effet, ce bas-monde, quel qu’en soit l’embellissement, va à sa fin. Le Messager de Allâh, l’a décrit en le comparant au soleil qui se rapproche de son couchant. C’est-à-dire que la période qui s’est écoulée est beaucoup plus importante que ce qui reste.

Il a vu également quelque chose en bordure du chemin qui l’appelait. C’était ‘iblîs. Auparavant iblîs avait été un jinn croyant au tout début, mais il est devenu mécréant parce qu’il s’est opposé à Allâh.

Djinns vient de « caché à la vue ». Un humain ne peut donc les voir. Il n’y a pas d’humain ayant des facultés supérieures aux autres.

Le Messager de Allâh a senti également une bonne odeur qui émanait de la tombe de la coiffeuse de la fille de Pharaon. C’était une croyante vertueuse. Il a été rapporté de son histoire que tandis qu’elle coiffait les cheveux de la fille de Pharaon, le peigne lui échappa des mains. Elle avait alors dit : « Bismi l-Lâh – c’est-à-dire je le prends par le nom de Allâh – ». C’est alors que la fille de Pharaon lui a demandé : « Tu aurais donc un Seigneur, un dieu autre que mon père ? » La coiffeuse lui répondit : « Oui. Mon Seigneur Qui est aussi le Seigneur de ton père, c’est Allâh ». La fille en informa son père qui demanda à la femme d’abandonner sa religion, mais elle refusa. Il fit chauffer de l’eau et jeta ses enfants un à un devant elle dans la marmite d’eau bouillante. Son bébé qui n’était pas encore sevré, s’adressa à elle avant d’y être jeté et lui dit : « Ô ma mère, patiente, certes le châtiment de l’au-delà est plus intense que le châtiment du bas-monde. N’abandonne pas ta position, tu es sur la vérité ». C’est alors qu’elle s’adressa à Pharaon : « J’ai quelque chose à te demander : c’est que tu rassembles les os et que tu les enterres ». Il lui répondit : « Cela t’est accordé ». Et il l’y jeta à son tour. Elle mourut ainsi martyre, elle et ses enfants.

Renier sa foi sous la contrainte est invalide. Personne ne laissera donc mourir ses enfants dans une telle situation. Le Créateur, dans sa Miséricorde, n’écoutera jamais le reniement d’une mère dont on massacrerait les enfants sous ses yeux. Faut-il vraiment avoir un esprit tordu pour illustrer avec ce récit? Et si les littéralistes sont friands de sources, en voilà une:

16.106 Quiconque a renié Allah après avoir cru… – sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de la foi – mais ceux qui ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d’Allah et ils ont un châtiment terrible.

Quant au bébé qui tête encore sa mère et qui prononce de telles paroles. Seul un prophète est capable d’un tel miracle. Est-il nécessaire de commenter?

Parmi les choses étonnantes que le Messager `alayhi S-Salâtou wa s-salâm a vues pendant le voyage nocturne, il a vu des gens dont la langue et les lèvres étaient pincées avec des tenailles de feu. Jibrîl lui a dit : « Voilà ceux qui prononcent des discours pour semer le mal et la discorde » à savoir ceux qui prononcent des discours pour propager le mal et la dissension, c’est-à-dire ceux qui appellent les gens à l’égarement, à la corruption, à la tromperie et à la trahison.

Il a vu un taureau sortir d’un passage étroit, puis tenter d’y retourner sans y parvenir. Jibrîl lui a dit : « C’est celui qui prononce de mauvaises paroles comportant une nuisance et une discorde, puis qui veut revenir sur sa parole mais ne le peut pas ».

Puis il a vu des gens qui paissent comme des animaux et portant sur leur zone de pudeur de petites pièces d’étoffe. Jibrîl lui a dit : « Voilà ceux qui ne s’acquittent pas de la Zakât ».

Et il a vu également des gens dont les têtes sont écrasées puis reviennent à leur état initial. Jibrîl lui a dit: « Voilà ceux dont les têtes s’alourdissent pour ne pas accomplir la prière ».

Il a vu un groupe de gens qui se disputaient une viande pourrie et qui délaissaient la bonne viande licite. Jibrîl lui a dit : « Ce sont des gens de ta communauté qui délaissent et ne consomment pas ce qui est licite pour prendre et consommer ce qui est interdit et vil; ce sont les fornicateurs ».

Il a vu des gens boire du pus qui s’écoulait des fornicateurs. Jibrîl lui a dit: « Ce sont ceux qui boivent de l’alcool, le khamr interdit dans le bas-monde ».

Il a vu des gens qui se griffaient le visage et la poitrine avec des ongles de cuivre. Jibrîl lui a dit: « Ce sont ceux qui pratiquaient la médisance à l’égard des gens ».

Le moment adéquat pour introduire un grand nombre de hadiths destinés à faire peur aux croyants et à les asservir sous une autorité religieuse. Convenons qu’ils ne font qu’illustrer des ordonnances déjà présentes dans le Coran.

Le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit dans son Hadîth concernant le Voyage nocturne (al-‘isrâ’ ) et l’Ascension (al-mi`râj ) : ce qui signifie : « ensuite, il nous a fait monter au ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. Quelqu’un a alors demandé: « Qui es-tu ? » Jibrîl répondit : « Jibrîl ». On lui demanda : « Qui donc est avec toi ? Jibrîl répondit : « MouHammad ». On lui demanda : « Le temps de son ascension est-il venu ? Jibrîl répondit : « Oui, ce moment est venu » [Les anges n’ont pas demandé « est ce que le prophète MouHammad a reçu la révélation ? » car les anges savaient qu’il a déjà reçu la révélation, mais ils ont demandé « est ce que le temps de son ascension est venu ? »] . Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Adam qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis, il nous a fait monter au deuxième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a alors demandé : « Qui es-tu ? » Il répondit : « Jibrîl. » On lui dit alors : Qui donc est avec toi ? Il répondit : MouHammad. Puis on lui demanda : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu ». Alors on nous a ouvert et j’ai vu les deux cousins, `Içâ le fils de Maryam et YaHya le fils de Zakariyyâ, que Allâh les honore davantage.

Petite parenthèse ici, où l’on voit Jésus et Jean au même endroit dans le ciel. Ceci va à l’encontre de l’exégèse classique puisque Jésus est censé revenir ou bien il est à droite de Dieu. En tous les cas, il ne peut être dans la même situation que Jean.

Ils m’ont fait bon accueil et ont fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il m’a fait monter au troisième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On a alors demandé : « Qui es-tu ? » Il répondit : «Jibrîl ». On lui a alors demandé : « Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad » On lui demanda alors : « Le temps de son ascension est-il venu ? Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. » Alors on nous a ouvert et j’ai vu Yôuçouf à qui a été donnée la moitié de la beauté.

Peut-être un jour comprendrai-je ce que signifie l’expression « la moitié de la beauté ».

Il m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au quatrième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl ». On lui demanda : « Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad ». On lui demanda : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Idrîs qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Allâh `azza wa jall dit : (wa rafa`nâhou makânan `aliyyâ) ce qui signifie : « Et Nous l’avons élevé en un lieu élevé ». Puis il nous a fait monter au cinquième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl » On lui demanda : Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad ». On lui demanda alors : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu. » Alors on nous a ouvert et j’ai vu Hârôun qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au sixième ciel. Jibrîl `alayhi s-salâm a demandé que l’on nous ouvre. On lui a demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl » On lui demanda alors : « Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad » On lui demanda : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu » Alors on nous a ouvert et j’ai vu devant moi Môuçâ qui m’a fait bon accueil et a fait des invocations de bien en ma faveur. Puis il nous a fait monter au septième ciel. Jibrîl a demandé que l’on nous ouvre. On lui a alors demandé : « Qui est-ce ? » Il répondit : « Jibrîl » On lui demanda : Qui donc est avec toi ? » Il répondit : « MouHammad » On lui demanda alors : « Le temps de son ascension est-il venu ? » Il répondit : « Oui, ce temps est bien venu ». Alors on nous a ouvert et j’ai vu ‘Ibrâhîm adossé à Al-Baytou l-Ma`môur. C’est une maison dans laquelle entrent chaque jour, soixante-dix mille anges sans plus jamais y revenir.

Allah est clair sur le fait qu’il ne faut pas faire de distinction entre les messagers: cette hiérarchie, toute relative à la volonté de l’auteur n’a pas grande légitimité.

Ensuite, il m’a conduit jusqu’à Sidratou l-Mountahâ . Il s’agit d’un arbre dont les feuilles sont comme des oreilles d’éléphants et les fruits tels de grandes jarres. Il a dit ce qui signifie : « Lorsqu’il a été parsemé de papillons d’or par l’ordre de Allâh, il a changé et aucune des créatures de Allâh ne peut le décrire tant il est beau.

Ici, il faut lire le début de la sourate 53, l’étoile, verset 1 à 18. Allah raconte que, par deux fois, Il s’établit à l’horizon pour montrer Ses merveilles à son Serviteur. C’est là où il est fait mention du Sidratou l-Mountahâ. C’est donc bien Allah qui est descendu sur son serviteur par deux fois et non ce dernier qui serait monté aux cieux. Bien sur comme ce passage va à l’encontre du hadith miraj, les savants ont contourné le problème en affirmant qu’il s’agissait de la descente de Gabriel, paix sur lui. Pourtant le verbe istawa, s’établir, désigne une action purement divine. Gabriel, paix sur lui, quant à lui, n’a cessé de visiter Muhammad, paix sur lui, durant toute la révélation.

En réalité, le serviteur n’est autre que Moïse, paix sur lui, lors des deux descentes de Dieu sur le mont Sinaï. Muntaha n’est pas un nom propre mais un participe passé qui signifie interdit/défendu. Le Cédrat est l’arbre défendu du Paradis. Mawa signifie hospitalier. Il y a donc bien opposition entre les natures du jardin et de l’arbre.

5. que lui a enseigné Celui à la force prodigieuse,
6. doué de sagacité; Il s’établit
7. alors qu’il était à l’horizon supérieur.
8. Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas,
9. et fut à deux portées d’arc, ou plus près encore.
10. Il révéla à Son serviteur ce qu’Il révéla.
11. Le coeur n’a pas menti en ce qu’il a vu.
12. Lui contestez-vous donc ce qu’il voit?
13. Il l’a pourtant vu, lors d’une autre descente,
14. près de la Sidrat-ul-Muntaha ,
15. près d’elle se trouve le jardin de Maawa :
16. au moment où le lotus était couvert de ce qui le couvrait.
17. La vue n’a nullement dévié ni outrepassé la mesure.
18. Il a bien vu certaines des grandes merveilles de son Seigneur.

Allâh m’a révélé ce qu’Il m’a révélé. Ainsi, Il a rendu obligatoire pour ma communauté cinquante prières par jour et nuit. Je suis redescendu auprès de Môuçâ qui m’a alors demandé : « Qu’est-ce que Ton Seigneur a donc rendu obligatoire pour ta communauté ? » J’ai répondu : « Cinquante prières ». Il m’a alors dit : « Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande Lui l’allégement car ta communauté ne pourra pas supporter cela. J’ai connu l’épreuve des fils de ‘Isrâ’îl et je les ai expérimentés. Il a dit ce qui signifie : « Je suis alors retourné à l’endroit où mon Seigneur m’avait révélé cela et j’ai demandé : Ô Seigneur, allège cela pour ma communauté. » Il m’a alors déchargé de cinq prières. Je suis retourné auprès de Môuçâ et je lui ai dit : « Il m’a déchargé de cinq. » Môuçâ m’a dit alors : « Ta communauté ne pourra supporter cela. Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande Lui l’allégement. » Le Prophète a dit ce qui signifie : « J’ai ainsi fait l’aller – retour entre l’endroit où mon Seigneur tabâraka wa ta`âlâ m’avait révélé cela et celui où se trouvait Môuçâ `alayhi s-salâm jusqu’à ce qu’Il ait dit : « Ô MouHammad, ce sera cinq prières par jour et nuit. Pour chaque prière, la récompense sera celle de dix ; ce sont là cinquante prières. Celui qui envisageait de faire une bonne action et qui ne l’a pas faite, se verra inscrire en sa faveur une bonne action. S’il l’a faite, lui en seront inscrites dix [bonnes actions]. Celui qui envisageait de faire une mauvaise action mais ne l’a pas commise, ne se verra inscrire aucune mauvaise action. S’il l’a commise, lui sera inscrite une seule mauvaise action ». Le Prophète a dit ce qui signifie : « Je suis redescendu jusqu’à parvenir auprès de Môuçâ et je l’en ai informé, il m’a alors dit : « Retourne à l’endroit où ton Seigneur t’a révélé cela et demande lui en l’allégement. » Le Messager de Allâh a dit ce qui signifie : «J’ai alors répondu : Je suis tant retourné sur le lieu de la révélation de mon Seigneur que je ne le ferai plus ».

Voici le final et le coeur de tout ce récit. L’institution des 5 prières quotidiennes. Cela ressemble à un marchandage entre Moïse, paix sur lui, et Dieu, mais finalement, c’est bien Muhammad, paix sur lui, qui a le fin mot de l’histoire et qui sait mieux que Moïse et Dieu combien de prière devront s’acquitter sa communauté. Je ne vois pas bien l’intérêt d’argumenter. Je n’ai d’autre chose à dire que: si ce hadith est le fondement d’une religion, à moi ma religion et à vous la votre.

Pour comprendre l’origine de cette histoire, il suffit d’ouvrir la Bible à la bonne page. Démarche intellectuelle que déconseillent naturellement tous les savants sunnites. Il serait en effet dommage de tomber sur ceci:

Genèse 18.20 Et l’Éternel dit: Le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme.18.21 C’est pourquoi je vais descendre, et je verrai s’ils ont agi entièrement selon le bruit venu jusqu’à moi; et si cela n’est pas, je le saurai. 18.22 Les hommes s’éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Éternel. 18.23 Abraham s’approcha, et dit: Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant? 18.24 Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville: les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle? 18.25 Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir! loin de toi! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice? 18.26 Et l’Éternel dit: Si je trouve dans Sodome cinquante justes au milieu de la ville, je pardonnerai à toute la ville, à cause d’eux. 18.27 Abraham reprit, et dit: Voici, j’ai osé parler au Seigneur, moi qui ne suis que poudre et cendre. 18.28 Peut-être des cinquante justes en manquera-t-il cinq: pour cinq, détruiras-tu toute la ville?
Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, si j’y trouve quarante-cinq justes.
18.29 Abraham continua de lui parler, et dit: Peut-être s’y trouvera-t-il quarante justes. Et l’Éternel dit: Je ne ferai rien, à cause de ces quarante.
18.30 Abraham dit: Que le Seigneur ne s’irrite point, et je parlerai. Peut-être s’y trouvera-t-il trente justes. Et l’Éternel dit: Je ne ferai rien, si j’y trouve trente justes.
18.31 Abraham dit: Voici, j’ai osé parler au Seigneur. Peut-être s’y trouvera-t-il vingt justes. Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, à cause de ces vingt.
18.32 Abraham dit: Que le Seigneur ne s’irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s’y trouvera-t-il dix justes. Et l’Éternel dit: Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes.
18.33 L’Éternel s’en alla lorsqu’il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna dans sa demeure.

Abraham, paix sur lui, négocie la destruction de Sodome comme si nous étions au marché.

A croire qu’en matière de mensonge, se référer à cette ville est un passage obligatoire. Nous savons bien que le décret à l’encontre de Sodome est tombé et que nul homme ici-bas n’aurait pu interférer en quoi que ce soit.

11.74. Lorsque l’effroi eut quitté Abraham et que la bonne nouvelle l’eut atteint voilà qu’il discuta avec Nous (en faveur) du peuple de Lot,
75. Abraham était, certes, longanime, très implorant et repentant.
76. Ô Abraham, renonce à cela; car l’ordre de Ton Seigneur est déjà venu, et un châtiment irrévocable va leur arriver ».

Allah n’a jamais négocié avec un humain. Son jugement, juste par nature, est irrévocable. Comment imaginer une seule seconde de négocier comme des marchands de tapis au souk, le nombre de prières?

Celui qui suit une religion dont le fondement est le hadith miraj serait en réalité en train de suivre le judaïsme. Ou il serait plus précis de dire qu’il s’agit d’une religion dont le cœur est le zoroastrisme  et grandement influencée par le judaïsme talmudique. Le résultat improbable de l’union d’_sis et _arduk tel qu’annoncée dans la prophétie inversée du livre d’Esther.

Il n’est donc pas agréé pour l’au-delà à partir de l’instant où il prend connaissance de ce dévoilement et qu’il y mécroit et qu’il ne se repent pas. Cela met donc chrétiens et musulmans exactement sur le même pied d’égalité en cet instant.

Enfin, brisons le lien entre ces hadiths et le Coran. Le lien est le premier verset de la sourate 17, une sourate qui traite en grande partie des enfants d’Israël. Le titre fait référence à l’Exode contenue dans le mot Israël. Cette sourate, si elle est un constat du récit de ce peuple, est avant tout un rappel pour les peuples endossant la Révélation et amenés à tomber dans les mêmes travers. Mais avant lisons ceci, qui se situe dans la même sourate:

Et ils dirent: «Nous ne croirons pas en toi, tant que… (…)(suivi d’une liste de divers Signes ostentatoires et non réalisés) 93 ou que tu aies une maison agrémentée d’ornements ; ou que tu t’élèves au ciel. Et nous ne croirons pas en ton ascension tant que tu n’auras pas fait descendre sur nous un livre que nous puissions lire ». Dis : « Gloire à mon Seigneur ! Que suis-je, sinon un être humain messager ? »

L’élévation au ciel est donc mis à la fin d’une liste de choses qui ne se sont pas produites et que les mécréants ont mis comme conditions à leur foi.

Ce premier verset de « al Isra » est en réalité le verset miroir d’un passage très précis de l’Exode où Moise, paix sur lui, est appelé par le Créateur  pour monter une deuxième fois sur le mont Sinaï après l’épisode du veau d’or. Cette fois, au contraire de la première où il est monté seul, les anciens l’accompagnent sur le mont qui est interdit au peuple (béni), mais ne peuvent pénétrer l’espace qui lui est réservé: le lieu  interdit où il se prosterne. Le lieu où les anciens se prosternent est à un endroit intermédiaire et éloigné (aqsa signifie éloigné). Le Coran relate les deux montées et les sages qui accompagnent la deuxième fois. Nous pouvons rectifier la traduction du verset qui décrit le retour de Moise, paix sur lui, vers ses compagnons:

ALLER
Exode 24.1

Dieu dit à Moïse:
Monte vers l’Éternel, toi et Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix des anciens d’Israël,
et vous vous prosternerez en un lieu éloigné.
24.2 Moïse s’approchera seul de l’Éternel;
les autres ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera point avec lui.


RETOUR
Coran 17.1
Gloire à Celui qui fit se déplacer de nuit Son serviteur,
du lieu de prosternation interdit (Harâm) au lieu de prosternation éloigné
dont Nous avons béni les alentours, pour lui montrer certains de Nos signes.
C’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.

Paix.

 

Note:

Les Gathas sont cinq hymnes, attribués à Zoroastre, qui constituent le cœur de la liturgie zoroastrienne. Rédigés en vieil-avestique, intégrés dans l’Avesta, ils se décomposent en dix-sept chants (hāitis)

Chez les zoroastriens les rites sont assez légers, même s’ils ne sont pas mentionnés dans les Gāthās et ne sont pas obligatoires : prier cinq fois par jour pour se rappeler que la droiture est une bonne chose, que le bien est une bonne chose ;