mardi 23 avril 2024

De l’hérédité

Dernières modifications le 8 octobre 2014·6 minutes de lecture

Allah, dans le Coran, insiste sur le caractère sacré des liens du sang. Celui qui les rompt encourt sa malédiction. Il nous dit également qu’il a béni les lignées d’Abraham et d’Imran. Mais le Coran est un message adressé à toute l’humanité. La religion enseignée par Dieu ne prend une dimension universelle, qu’à la toute fin de la Révélation. Le caractère universel du christianisme (catholique signifie universel) est une construction théologique postérieure liée au groupe doctrinal qui prit l’ascendant sur tous les autres groupes chrétiens. Ce groupe étant fondamentalement basé sur un schisme et une opposition frontale avec le pharisianisme, c’est donc tout naturellement que ce dernier, évoluant en judaïsme rabbinique, s’est donné une dimension universelle (prônée par les juifs modernes) par réaction, alors que celle-ci était absente de la Torah. En réalité, c’est un universalisme de façade, puisqu’au contraire, la religion juive n’a jamais abandonné son caractère héréditaire. Jusqu’à en faire son essence. C’est ainsi que de nos jours, de nombreux athées, se revendiquent juifs. Certains se prétendent même farouchement antisionistes, alors que le simple fait de se dire juif est en réalité une caution majeure de son caractère héréditaire et par delà c’est donc cautionner le sionisme.

Ceux qui se définissent comme juifs et antisionistes, sont en réalité des personnes qui espèrent un retour en terre promise après la venue du messie. Ils sont donc sionistes aussi. Si la majorité des rabbins ont accepté la création de l’état sioniste, c’est tout simplement parce qu’ils voyaient cela comme les prémices des temps messianiques. Tout comme les musulmans qui actuellement cautionnent EI comme la préparation à l’établissement du Khalifa. Si l’état islamique perdure et que la propagande occidentale n’arrive plus à le placer en rupture avec l’ensemble de la ummah, une grande majorité de musulman basculera dans l’acceptation de EI comme le pré-khalifa et comme une volonté divine. Le sionisme est profondément ancré dans l’Islam moderne quelque soit la confession. Même cause, même effets. Seuls les lieux changent.

L’anti_mitisme, s’il venait à l’esprit de me jeter cette accusation au visage, quant à lui, est un énorme mensonge destiné à conforter la notion héréditaire du judaïsme. Ceux qui le dénoncent à corps et à cris ont pour but principal d’imprimer dans l’inconscient collectif que le juif souffre d’être différent des autres par nature. La nature n’a bien évidemment rien à voir dans tout cela. Le fait de s’accrocher spirituellement  au judaïsme est un choix personnel et non une fatalité.

A ces mots, les réactions hostiles vont systématiquement apporter sur le tapis la barbarie n. Ai-je parlé d’exterminer, voire même d’attenter à la vie de qui que ce soit?  Le châtiment de la tombe est sans commune mesure de par son caractère éternel. Pourquoi noircir son âme en laissant éclater sa violence à l’égard de ceux qui ne pensent pas comme nous? Ces mots de déni de légitimité, qui en réalité ne font que reprendre ceux du Coran, sont ce qu’il y a de plus violent pour ce que nous avons de plus cher: l’âme.

Personne ne naît en étant maudit par Dieu. On peut choisir de l’être. La Vérité, quant à elle, est offerte à tout le monde.

Avant d’ouvrir la révélation au monde à sa toute fin, Allah s’est assuré du meilleur moyen de transmission de ses enseignements au cours du temps: le sang. C’est au sein de sa famille, entouré et bercé de l’affection de ses proches, qu’un individu acquiert toutes les bases solides de son humanité. Les premières années sont les plus importantes, elles vont conditionner la vie entière. Une fois adulte, la personne est alors en mesure de transmettre à son tour. La chaine de transmission est donc inaltérable tant que la famille demeure une valeur fondamentale de la société.

Il est donc tout à fait logique que la Torah et ses enseignements soient basés essentiellement autour de la transmission par le sang. Il ne faut y voir là aucune volonté de donner une responsabilité supérieure éternelle ou à faire de son peuple le peuple dit « élu ». Dieu dit dans le Coran qu’il a favorisé Israël, mais c’est uniquement dans le but de favoriser au mieux l’expansion de Sa religion. Le but ultime, et c’est marqué dans la Torah, c’est que tous les hommes soient soumis à Dieu. Il n’y a donc pas lieu d’avoir deux sortes d’humain: les élus et les autres.

A ces mots, des rabbins vont argumenter qu’Israël est un peuple de prêtres. Si Israël se définit comme un peuple de prêtres, responsables spirituels et dépositaires de la sainteté, pourquoi devenir une nation parmi les autres nations, avec tout ce que ça implique: armée, frontières à défendre etc etc… ? Cela n’a aucun sens non plus.

Il n’y a pas de caste réunissant les plus pieux. Le clergé chrétien est, de même, une hérésie.

Une célèbre phrase d’Alfred Loisy résume toute l’erreur du christianisme: « Jésus annonçait le royaume, et c’est l’Église qui est venu. »

Pour conclure, il faut absolument comprendre que Dieu ne nous veut que du bien. Le deuxième exil et les guerres judéo-romaines, si ils peuvent apparaitre comme des châtiments, sont en réalité des épreuves destinées à la communauté des croyants afin de la faire grandir comme toutes les épreuves qui ont jalonné l’histoire du peuple d’Israël. Ceux qui refusent l’épreuve, deviennent maudit par Dieu de leur propre gré.

L’épreuve que nous traversons est surement la plus grande de toute l’humanité. A la différence que, cette fois, tout le monde en sortira grandi et croyant. C’est écrit dans le Coran.

Courage à tous.