jeudi 25 avril 2024

La Porte ouverte

 

 

A l’origine de toute civilisation nous trouvons un mythe fondateur. En 2019, je m’étais penché sur le récit de la Commune. Je montrais qu’il s’agissait d’un événement dirigé par un groupe réduit qui se donnait des airs de spontanéité populaire afin de servir de ciment mythologique à une civilisation à visée universelle. Une fois que la civilisation a un point d’ancrage géographique elle peut s’étendre par l’adhésion à une idéologie. Si les mythes fondateurs ont souvent été des récits de victoires militaires, le martyr a été aussi très efficace. La Commune est un récit martyrologique. On pourrait croire que le christianisme est une civilisation basée sur le martyr mais ce serait passer à coté de la bataille du pont de Milvius. Cette victoire militaire lui fit prendre une dimension impériale et de domination. Sans oublier, bien sur, la bataille de Tolbiac qui marque le point de départ des dynasties royales européennes.
Cette idée de peuple martyr, on peut la retrouver dans le judaïsme moderne. Un courant minoritaire pense que le Messie est le peuple dans son entier et qu’il n’y a pas à attendre un homme seul.  Cette solution se heurte au réel: les nations devraient accepter la prêtrise d’Israël, ce qui n’est pas encore le cas. Voilà près de 80 ans que des rabbins tordent les textes dans tous les sens afin de les faire correspondre avec l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Question de patience.
Vous me direz, si vous me lisez, quelle différence avec mes écrits? Ne suis-je pas depuis plusieurs années à légitimer mes propos à l’aide d’un événement dont, de plus, personne ne peut témoigner? Tout à fait. J’en suis pleinement conscient.

Aussi, nous allons tenter une nouvelle analogie. Je vous dirai en fin d’article ce qui a motivé cette démarche. Cette fois il ne s’agit pas seulement de jouer avec l’échelle du temps mais aussi avec la taille. Tout d’abord, nous allons établir la séquence de la Première Venue:

  1. Nativité/Présentation au Temple
  2. Dévoilement des élites par Jean/baptême d’eau
  3. Baptême de feu (paraboles)
  4. Royauté reconnue par le peuple (entrée dans la cité le dimanche des Rameaux)
  5. Purification du Temple (marchands du Temple le lundi)
  6. Table Céleste (jeudi)
  7. Passion (vendredi)
  8. Entrée en gloire/ Règne spirituel (par la compréhension de l’accomplissement des écritures)

 

Il s’agit donc de l’histoire de deux hommes et de quelques disciples. L’un prend une place considérable et éclipse tous les autres. Nous avions vu également que nous pouvions établir une analogie entre la Passion et  la première partie du récit de  Joseph, paix sur lui.
https://www.stephanpain.com/2017/01/31/les-30-deniers/
Je vais tenter une séquence de Seconde Venue originale qui se base sur un groupe bien plus conséquent. Vous trouverez les détails sur certains éléments ici:
https://www.stephanpain.com/2019/04/16/jour-de-purification/
https://www.stephanpain.com/2020/03/24/inspiration/

   

  1. 11 septembre 2001, nous  entrons dans l’ère apocalyptique. L’événement jette le doute dans tous les esprits sur le monde.
  2. 2003. Sketch de Dieudonné. Un mouvement populaire encadré par de nombreuses voix du bas prend son envol: la dissidence. Internet et les réseaux sociaux s’imposent face au monde ancien des médias centralisés. Le peuple accède à la connaissance des rouages du pouvoir et de la domination. La Quenelle devient un moyen d’exprimer sa volonté d’émancipation.
  3.  2018. Mouvement des Gilets jaunes. Le temps est venu de passer à l’action. Le bras jaune géant de Châtellerault s’enflamme tel le symbole que tout cela est une Quenël divine. Très vite, dépassant l’aspect économique, l’idée du R.I.C. s’impose comme premier élément de changement de paradigme politique. Une soif de partage s’empare du peuple.
  4.  1er décembre 2018/16 mars 2019. Le peuple déclare et surtout incarne sa propre royauté. Le corps du Roi se pare de jaune. Le premier symbole est la prise de l’arc de Triomphe. L’image d’une icone de la République défigurée fait le tour des rédactions. Dans un deuxième temps, le 16 mars, les Champs-Elysées sont investis et son image de luxe et de pouvoir est effacée.
  5. Le 15 avril 2019. Purification du Temple du corps du Christ: Notre-Dame est en feu le lundi de la semaine sainte. Sa marchandisation touristique d’importance majeure pour la cité des Lumières n’est plus pour de longues années.
  6. Février 2020. La Porte Ouverte: le premier cluster du Corona en France est dans une communauté évangélique.
  7. 16 mars 2020. Déclaration de guerre. Les élites, acculées par la vague de rébellion et voulant humilier et briser la jeune royauté, imposent le martyr au peuple par le Coronavirus. Nous pourrions être dubitatifs en constatant que c’est l’ensemble de la population qui a été touché et non seulement les GJ. Rappelons-nous que le Messie était entouré de deux larrons dont l’un lui était hostile.
  8. Seul le temps imposera la victoire de l’esprit Gilets jaunes de la même manière que le christianisme s’inscrivit dans le temps long.

Pour la partie Passion spécifiquement, nous pouvons donc nous référer également à l’analogie avec Joseph, paix sur lui, comme nous l’avions vu précédemment. Le séjour en prison du prophète en 7 évoque les différents confinements/couvre-feu/restrictions/contraintes. Quant au rêve qui guide sa vie, il annonce la conclusion en 8: Soleil, lune et étoiles se prosternent devant Joseph dans un rêve. La place de l’étoile et les ronds-points teintés de jaune dont le symbole triomphera sur tous les esprits.

Enfin, rappelons cet article rédigé le 30 novembre 2018, qui montre que l’établissement en Terre Promise qui se transpose en l’établissement final du Royaume, se fait par le sacrifice de la vache jaune et brillante.
https://www.stephanpain.com/2018/11/30/al-baqaratoun-safra-la-vache-jaune/
Le Coran décortique le processus. La Torah le situe temporellement par analogie. L’Evangile donne la clef.

La structure narrative est de nature a engendrer les bases d’une nouvelle civilisation.
Le point 7 est celui sur lequel il y aura divergence quant au statut de mythe ou de factuel.

A présent, je vais expliquer comment l’idée m’est venu. Après m’être installé dans le Cantal, j’ai fait connaissance avec les gens de la paroisse locale. Tous les jeudis, jours de marché, le presbytère ouvrait ses portes pour que les fidèles se retrouvent autour d’un café. Fin octobre 2021, une statue qui avait bien souffert du temps, avait été retirée de son emplacement extérieur pour être déposée à l’abri dans le hall du bâtiment. Les stigmates de l’objet m’interpellaient vivement. Je vous laisse vous faire votre avis:

 

La statue est en métal. Elle est cassée en deux. Elle a été ressoudée grossièrement. Une partie est manquante. Mais pas n’importe quelle partie: le cœur. Le cœur de Marie!
Voilà ce que dit l’Évangile de Luc sur ce qui marque la fin de la Passion:

2.34 Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction,
35 et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées.

J’ai tout d’abord pensé à un sablier. Cela indiquait que le temps s’était achevé.

Avec le recul, je pense qu’il s’agit d’un trou de serrure. Il faut donc une clef!
N’étant pas catholique, pas même de culture chrétienne, je ne suis pas plus sensible que cela à Marie, paix sur elle. Comme tout musulman, je la place au même niveau que tous les prophètes. Une fois la photo prise, en octobre 2021, j’ai tenté d’en comprendre le sens sans vraiment y parvenir, alors j’ai préféré laisser cela de coté.

Jusqu’à ces derniers jours. Pour le dire simplement, le bras étendu qui vient du ciel est particulièrement envahissant depuis une dizaine de jours. C’est tout à la fois éprouvant émotionnellement et très addictif. Dimanche, j’étais à la messe ordinaire. Eucharistie. Rien de particulier. Il faut bien s’en accommoder, on ne peut pas vivre cette expérience à chaque fois. Toutefois, j’étais tout de même troublé et je suis resté quelques instants. Je suis debout, donc pas en génuflexion. Le Salut à Marie est monté dans la nef. C’est alors que la décharge violente qui me parcoure le corps si souvent depuis ces quelques jours est arrivé. Inutile de vous dire que mes genoux ont retrouvé le chemin vers le sol sans me demander mon avis. Ce n’est donc pas limité au moment de l’Eucharistie et de la Salat! Mais que vais-je bien pouvoir faire de cela?
Rien. Rien. Je me suis dit que je n’allais tout simplement rien dire. De toute façon, je n’avais aucune raison de le faire. Et puis je me suis mis à réfléchir. Je n’avais pas vraiment le choix en réalité. Le résultat le voilà. Une analogie de plus. J’imagine que ce n’est pas fini. Il y a aura surement des corrections ou autres.
En attendant, je vous souhaite bon courage et que la paix soit sur vous.

 

« Au cœur des clusters» : à Mulhouse, le rassemblement évangélique qui a fait basculer la France » article du Parisien
https://www.leparisien.fr/societe/au-coeur-des-clusters-a-mulhouse-le-rassemblement-evangelique-qui-a-fait-basculer-la-france-09-05-2020-8313693.php

La Porte Ouverte a été accusée d’être « le point de départ de l’épidémie en France »

Porte Ouverte chrétienne a été un « révélateur » de la présence du virus

Marianne ou la Liberté guidant le peuple
En parcourant les articles traitant de la destruction de la statue, je suis tombé sur l’avis d’un journaliste, qui se rassure en démontrant, preuves à l’appui, que la statue en question n’est pas la Marianne symbole de la République. Ainsi l’idole primordiale serait restée intacte.
Constatons que le littéralisme n’est pas la spécialité des croyants. En effet, ce n’est pas Marianne telle que représentée dans l’iconographie républicaine mais la Liberté ou « la Marseillaise » guidant le peuple contre l’ennemi dans une sculpture nommée Le Départ des volontaires de 1792. Tout  d’abord, la version officielle nous informe que l’oeuvre aurait été commandée par la monarchie de 1830. Dans la mesure où l’on peut émettre de sérieux doutes quant à l’origine monothéiste de la monarchie au pouvoir en 1789 ( voir cet article),  on en aura beaucoup moins sur celle de 1830. La symbolique utilisée ici ne laisse, en effet, que peu de place au doute. Le personnage guide est coiffé d’un bonnet phrygien qui est un symbole clairement païen. Il renvoie aux cultes élitistes de Rome d’avant la chrétienté. Pour appuyer ce propos, les personnages incarnant le peuple sont habillés à la manière de cette époque dans une volonté d’effacer le souvenir du moyen-age et des siècles suivant.
Initialement, la guerre est déclarée contre la coalition des pays européens alors que Louis XVI est encore au pouvoir. On pourrait croire alors qu’il défend son pays contre ceux qui voudraient rétablir la monarchie depuis l’extérieur. Ce qui parait incompréhensible. Une théorie énonce qu’il s’agissait là d’une stratégie de trahison. Un excès de zèle: les troupes de l’armée française, essentiellement commandées par des  royalistes, perdraient face à l’ennemin afin de lui permettre l’ingérence. De même, on peut aussi imaginer que le roi n’a tout simplement pas le choix puisque qu’il n’a plus aucun réel pouvoir. Il va d’ailleurs être exécuté peu de temps après alors que la guerre n’est pas terminée. La « volonté » de 1830 s’inscrit dans la même démarche de conserver une monarchie vidée de sa substance. Ce départ des volontaires est donc bien républicain dans son essence. Si cette oeuvre avait été d’inspiration chrétienne, le personnage guidant le peuple aurait été un saint, un ange, un prophète, la vierge, la colombe du Saint-Esprit, le roi ou un de ses sujets le représentant, soumis à Dieu. La liberté fait clairement référence à la liberté maçonnique.
Au fond, ce n’est pas tant ce que fut la volonté de l’auteur ou du commanditaire qui importe, mais ce que l’opinion populaire en fait avec le temps. Et à en voir les réactions modernes, on ne peut que constater que c’est bien un symbole républicain qui serait ici mis à mal.
Ce symbole s’inscrit dans une dynamique mythologique d’ardeur au combat qui s’oppose radicalement à l’image de miséricorde de la vierge Marie. Bien sur, il n’est pas question ici d’inciter à un culte marial, mais bien de saisir la dimension miséricordieuse divine au travers d’une figure féminine qui parle à tous les coeurs. L’histoire  nous le démontre, malgré que le monothéisme implique l’absence de représentation, l’homme a toujours besoin de matérialiser l’expression de sa foi. L’absence de représentation n’est d’ailleurs pas la preuve de l’absence d’idolâtrie. Voilà pourquoi celui qui chemine dans la foi et parvient à faire table rase de tout cela, se doit d’être patient, à l’image du Créateur. Tout est une question de placement de limite dans l’attitude juste à adopter vis-à-vis des autres.