vendredi 26 avril 2024

Harlem Shake: le Shaytan vous salue bien!

1 juin 2013, 16:22

Retour sur une phénomène planétaire d’il y a quelques temps.

Parfois les messages du Shaytan adressés aux croyants sont clairs et nets. Il n’y a aucune ambiguïté sur le message: »Je tiens la jeunesse universitaire, donc les futurs têtes pensantes de l’humanité, et voici comment. » Vous allez me dire que je vois le mal partout et que ces vidéos sont bien innocentes. Outre l’exaltation des instincts primaires qui sommeillent en chacun de nous, ce phénomène est révélateur de la combinaison dévastatrice entre individualisme et effet de groupe. Nous assistons donc bel et bien à la glorification de la décadence. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un rituel spirituel.

Il faudrait être bien naïf pour ne pas saisir l’importance des gestes effectués par chacun. Ils sont l’aboutissement d’une recherche, même s’ils n’en sont pas conscients eux-mêmes. Ce qui me dérange le plus, ce n’est pas  l’expression corporelle. Je suis un familier des festivals trance sur plusieurs jours, et je suis bien placé pour savoir jusqu’où on peut aller dans le lâcher-prise.  J’ai goûté à l’état de trance, ce mot n’est pas qu’une image. La trance n’est pas un moment provoqué, c’est le point ultime d’une mise en résonance avec l’extérieur. Lorsque l’on est dans cet état ou bien que l’on en est proche, la façon de danser reflète totalement la personnalité. Il est impossible de tricher, le corps s’exprime, le cerveau conscient se détache jusqu’au moment où il y a séparation. Tout cela est issu d’un processus d’ échange et non de repli sur soi. Les danseurs goutent à cet instant les uns après les autres. La trance collective est un phénomène très rare et ne concerne qu’un groupe très restreint de personne dans un moment court. Elle résulte d’une montée en énergie et d’un échange permanent entre plusieurs danseurs. Ce n’est absolument pas un moment que l’on puisse déclencher ni même prédire. Je ne l’ai expérimenté qu’une seule fois et malgré toutes mes attentes pour revivre un tel instant, il ne s’est pas reproduit.

Non, moi ce qui me dérange le plus, c’est ce coté totalement formaté, il n’y a ainsi plus aucune spontanéité. Le clip dure 30 secondes, un personnage casqué mime un acte sexuel pendant la première partie, la musique est toujours calée de la même manière et à bien y regarder, ce sont toujours grossièrement les mêmes images que l’on voit. D’où peut venir la motivation de reproduire à l’identique, dans un contexte totalement cadré, ce que d’autres ont déjà fait de nombreuses fois avant si ce n’est la surenchère dans l’avilissement et la formation effective d’une égrégore malsaine? Le parallèle me semble évident entre ceci et le concept de la « main invisible »(somme des volontés individualistes censée être bénéfique pour le marché, base du modèle libéral). Un dernier mot et pas des moindres, et nous savons vous et moi que le hasard n’existe pas, en dehors des images et de la musique electro de fond de tiroir, il y a un mot et un seul qui est prononcé et qui reste en tête imprimé à coup sûr à force de répétition:

Terrorista.

Je déconseille de mettre le son des vidéos, je ne plaisante pas:

http://etudiant.lefigaro.fr/vie-etudiante/news/detail/article/harlem-shake-les-etudiants-s-emparent-du-phenomene-1322/