samedi 27 avril 2024

HellÔ and thank you Satan

Dernières modifications le 11 avril 2013·7 minutes de lecture

Te glorifier, te glorifier. Ils ne font que ça.
Ils taisent ton nom.
Ils connaissent la règle.
Hypocrites.
Je ne suis pas de ceux-là. Je te remercie au grand jour et nommément.
J’ai ce droit. Oui, j’ai ce droit.

Dieu a parlé.

Les anges se sont prosternés.
Tu as refusé.
Tu avais raison, tu étais bien plus intelligent.
L’homme, si chétif.
Un bâton pour se défendre contre des griffes ou des dents.
Si ignorant.
Il pensait que les étoiles lui parlaient.

Quelle faiblesse, quel imbécile!

Toi tu savais, tu savais tout.
Et puis rien ne pouvait t’atteindre, tu étais le plus fort.
Comment aurais-tu pu te prosterner?
Je te comprends.
Ils jouissaient d’un bonheur simple et nouveau.
Tu les as trompés.
Alors tu as signé le contrat.
Carte blanche. A une seule condition, il y a une fin.
Tu ne devais savoir ni quand, ni comment.

Puis ils se sont multipliés et tu as œuvré.
Nombreux sont ceux qui ont pris peur du monde.
Tu as offert ta protection.
Dieu, ils ne le voyaient pas. Toi, ils te voyaient.
Et tu avais du pouvoir, beaucoup de pouvoir.
Tu leur en a donné une partie, ils y ont pris goût.
Tu te délectais de les voir quémander pour des miettes de talent.
Les années ont passées, ils en demandaient chaque fois plus.
Tu n’en avais cure, tu savais tant de choses.
Des miettes pour les chiens.
Ils étaient si zélés à suivre tes ordres.
Ils sont devenus si forts.
Tu étais fier d’eux.
Les enfants de Dieu, eux, ils s’imposaient tant de règles. Ridicules.
Ils étaient si faibles que tu aurais pu les balayer d’un revers de main.
Mais le plaisir n’y aurait plus été. Car tu te délectais de leurs souffrances.
Tes sbires savaient y faire avec tes outils.
Ils sont si nombreux tes outils.
Chaque fois une nouvelle manière d’asservir, encore plus cruelle.
Comment cesser une ascension si perverse toi qui t’en nourris?

Une dague dans la main du frère.
Un cœur battant à la brèche béante.
Des yeux furieux, un orgasme incestueux.
Des viols répétés jusqu’à l’inhumanité.

La base carrée, la pointe vers le ciel.
Brillante, brillante pour l’Eternité.
Tremblez pauvres mortels devant le Pharaon.
Il n’est que de passage. Une faveur. Il repartira.
Son chariot sera d’or et de lapis-lazuli.
Vous n’êtes rien, rien, et vous lui devez tout.

La Parole est donnée. Des pierres fusent.
Maudits sont ceux qui donnent les règles.
Ils les tueront tous, sans exception.
Ils sont libres, ils sont libres.
“Taisez-vous, oiseaux de malheur! Voyez comme notre roi est bon!
Il est un fauve, il est un faucon.
Vous n’êtes rien que de stupides et frêles oiseaux.
Blancs? Nous voulons de l’or et de l’argent!
Fuyez, fuyez, pendant qu’il en est encore temps!
Nous sommes libres, vous êtes des esclaves.”

De la sueur pour jeter des navires à la mer.
Qui serviront à pousser plus loin les rivières de sang.
Des lames qui luisent, la poussière qui vole.
Des milliers de pouces vers le sol.
La lame ne luit plus, mais des milliers de yeux.
Ils se repaissent.

Mon esprit était là, ils lui ont craché dessus.
Tu as tout fait, tout. Tout ce qui était en ton pouvoir.
Mais les oreilles sont faites pour entendre.
Alors tu as parlé comme moi.

Offrir la liberté en pâture aux puissants.
Ils n’en demandaient pas tant. Ils étaient éblouis.
Ils ont relâché l’étreinte, tu les as maudits.
Ne t’inquiète pas, ils ne t’ont pas oublié.
Ils ont tué en ton nom.
Coule, coule sang! Ce rouge te va si bien.

Merveilles de la technique, tant d’ingéniosité.
Pour faire pousser des râles, des mensonges dans un dernier souffle.
Le cliquetis de la machine. Le frottement de la corde.
Bénis, bénis soient les simples d’esprit.
Du haut de leur ignorance, vous lancent un défi.
Les autres n’ont qu’à périr.

L’arme du mensonge, ils ont fait fructifier.
Des vies à crédits. La violence en acompte.
Tu avais trouvé la clef.
Ils voulaient rester des esclaves à jamais.
Ils te suppliaient à genoux.
Tandis que tes ennemis se prosternaient. Les idiots.

Pillages, ils ont tout rançonnés.
De la terre, ils voulaient tout posséder.
La croix, la croix. Quelle ignominie.

Des plumes dans les cheveux
ils vivaient d’amour et de pluies.
“Cessons là ces danses obscènes!”
Des buffles entravés.
Des crinières cravachées.
L’or file entre les doigts.
Bientôt le liquide poisseux.
Il va tout dévorer, poissons, bêtes, arbres et hommes
Dans une farandole d’ivresse.
Un hymne à la déraison.
La rime avec destruction.

Voilà un trou pour vous coucher.
Puis un autre pour avancer.
Le tonnerre gronde mais la terre est sèche.
A plein poumon la mort enlace.
Ceux qui n’ont pas ce privilège n’en finissent pas de se répandre,
morceaux éparses de chaires grises.

Tout va plus vite, enfin!
De part et d’autre l’impatience
Des grillages, des miradors.
Des bras tendus
Cœurs perdus
Les mots n’ont plus la force, ils abandonnent.
Silence…

La maudite tour, là voilà.
La maudite terre, là voilà
Que le secret.
Tout va bien, nous sommes en paix.

Les pilules tombent dans les gosiers.
Les têtes tournent sans s’arrêter.
Le son s’appesantit. Des tonnes.

L’oeil ne se cache plus.
Ils sont si nombreux à l’admirer.
Ils se refont le nez, les yeux, la tête, les pieds.
Montrez ce sein que tu as gonflé.
Tous ces visages sont les mêmes.
L’armée des clones.
Débridons ces paupières pékinoises.
Blanchissons cette peau zaïroise.
Que ces cheveux soient blonds ou ne soient pas.
De la paille, de la paille.
Jaune est la couleur du soleil.
Pommettes saillantes, nez fin.
La ride n’est plus, bannie.
Le plastique est notre ami.
Partout, partout.

Du bleu pour les sexes, du blanc pour les neurones.
Du tissu sur ce qu’il faut.
L’alcool coule à flot.
Une trace vers le héros d’un soir
Derrière cette porte, il n’est plus question d’enlacer.
Ils s’offrent sans compter.
Mélange des goûts, mélange des couleurs.
Pouah!
Ce n’’est pas ce pull que je voulais.

Ce soir, c’est ton soir.
Ils se sont saignés.
Des cadeaux pour tout cacher.
Les estomacs ou la poubelle, peu leur importe.
Au dessus des têtes, ça clignote.
Bling bling font les tiroirs caisses.
Pauvres de nous, c’est la crise.
“Enfin nous ça va encore…”

Par les cheminées.
Sous ta barbe tu t’es caché.
Le rouge ne t’a pas quitté.
Ils t’aiment, ne les fait pas attendre.
Santa, Santa, tu aimes les anagrammes mais tu ne t’es pas vraiment creusé.
Qu’importe si cela suffit.
La table n’est pas assez grande.
Les ceintures craquent
Chaque génération maugrée sur l’autre.
Pour les anciens, tout est perdu.
Une manette attend les gamins,
De la violence sur les rétines depuis le berceau.

Il y a ceux qui trainent leur carcasse,
et puis ceux qui trainent leur solitude.
“Mort aux faibles.
Gloire à l’argent notre dieu.”
Tu jubiles.

J’attends les soldes.

Tout, tout est inversé.
Je n’ai plus de salive pour crier.
Les cordes vocales désintégrées.
Ils crient à plein poumon la liberté.
Esclaves, esclaves, d’une prison dorée.
Mais sachez que ses murs sont en papiers.
Le papier des tracts qu’on leur soumet.

Oui, ils attendent un sauveur.
Celui qui fera tout à lui seul.
Pas un qui dirait ce qu’ils ne veulent pas entendre.
Un messie à la carte.
Comme si l’amour était une évidence.
Bande d’ingrats, vous pouvez fanfaronner!
La liberté, comme si vous la connaissiez.
De gré ou de force, je vais vous l’enseigner.

Ivres de bonheur après la gueule de bois.

Bravo, le contrat a été honoré.
Pervertis jusqu’à la moelle, ils n’en finiront pas de se prosterner.
Mais que l’on ne me fasse pas dire que tu es bon.
M’asservir a été ton obsession.
Tu as tout tenté.
Quant à eux, eux.
Tu leur as promis tout ce que tu avais et ils t’ont cru.
Ils étaient bien naïfs, le contrat a pris fin.
Ils n’auront rien.
Ils n’auraient rien eu de toute façon.
Ils savent qu’ils ont été dupés, ils se retournent contre toi.
Dieu et les hommes de bonne volonté?
Nous détournons le regard,
nos oreilles bouchées pour ne pas entendre tes hurlements.

Tu péris par la main de tes sbires.
Tu n’étais que folie, tu n’étais que déni.

Thank you satan et à jamais.