jeudi 25 avril 2024

A la croisée des doctrines

11 avril 2013, 17:40
modifié le 29 janvier 2024

Avis janvier 2024: cet article semble être le véritable premier en théologie. J’avoue avoir un peu de mal concernant certaines prises de position et je préfère les corriger. L’ensemble demeure cependant en l’état.

Nous avons vu récemment que libre-arbitre et prédestination sont totalement compatibles.
https://www.stephanpain.com/2013/03/19/predestination-et-libre-arbitre/. 

Dans le récit de l’humanité, il existe cependant des moments-clefs correspondant aux prophètes. Voilà pourquoi certains Signes sont annoncés par avance. Bien sur, en dehors de ces moments, les variations restent multiples, aussi c’est là que l’influence du Shaytan peut se ressentir. Une allégorie mal interprétée  peut mener à une fausse doctrine, nous allons nous en rendre compte.

La parole de Jésus

 Il faut toujours garder à l’esprit que ce que nous pouvons lire dans les Évangiles ne sont que des paroles rapportées de bouche à oreille. Lorsqu’une histoire simple est transmise de cette façon là, elle subit des variations. Quoi de plus normal que des allégories souvent non-comprises par ceux qui transmettent soient déformées jusqu’à parfois prendre un sens opposé au sens initial? Il faut ajouter à cela des constructions à posteriori, dans le but de faire coïncider les événements avec les écritures de la Bible, notamment dans l’Évangile de Jean. Ces constructions vont jusqu’à imprimer une idéologie puissante à l’encontre du peuple d’Israël. C’est à ces endroits précis que nous pouvons ressentir l’emprise maléfique. Jésus était en colère contre le peuple d’Israël, mais elle n’était pas teintée de haine, bien au contraire. Comme il est écrit de nombreuses fois, il était bien venu pour les brebis égarées de la maison d’Israël et non pour les païens.La délivrance annoncée était l’achèvement du travail de désolidarisation du peuple de sa terre qui avait été amorcé lors du premier exil. Le but était la dispersion des enfants d’Israël de part le monde pour répandre le message divin.

Une période apocalyptique

Plus encore qu’à notre époque, le premier siècle de notre ère était considéré comme la période de la fin des temps. Hélas, la compréhension usuelle de l’apocalypse est restée la même: la destruction de l’humanité et le jugement dernier avant la vie éternelle dans un autre monde idéal. Comme quoi il ne faut donc pas forcément blâmer Hollywood d’avoir instiller une telle idée dans la tête des gens, ils n’ont fait que surfer sur une idée. Ils sont loin d’avoir été les seuls. La première venue du messie signifiait donc  une rupture nette dans l’histoire de l’humanité et était déjà considérée comme telle. En gros, deux visions de cette « fin des temps » s’opposaient: l’une annonçant l’action de Dieu lui-même sur le monde, jugeant et punissant ceux qui avaient désobéi, les humains n’y assistant qu’en spectateurs et n’ayant rien d’autre à faire que chercher la rédemption par la prière, et de l’autre, le peuple de ceux qui avaient été choisi par Dieu pour exécuter sa tâche devaient débarrasser le monde de Satan, en étant aidés de la même manière que Moïse. Fort de nos 2000 ans de recul, nous savons qu’aucune de ses interprétations n’était la bonne. Est-ce à dire que personne n’avait saisi ce qui allait réellement se passer? Je ne pense pas. Mais il faut croire que de tous temps, les nihilistes et les catastrophistes ont plus de facilité à trouver un écho parmi la population. Il est évident qu’il faut encore y voir l’action du malin.

Évangile et résurrection

Ce que nous lisons dans les livres du nouveau testament n’est pas la parole de « Dieu ». Jésus n’utilise pas les mots de « Dieu » pour parler en Son nom comme l’on fait plusieurs prophètes avant et après lui, notamment Moïse (la bouche). C’est sa vie en elle-même qui est l’Évangile, voilà pourquoi cette particularité, mal perçue, peut amener les croyants à voir en lui l’incarnation de « Dieu ». Pour que le message se répande et qu’il ne soit pas trop altéré, il convient donc de multiplier les sources. Voilà pourquoi Jésus voyage incognito en ne s’entourant que de très peu de disciples et s’adresse généralement aux gens de manière individuelle en leur faisant promettre le secret. Il m’apparait assez clair que certains récits de miracle comme le changement de l’eau en vin ne sont que purs mensonges. Quant aux guérisons, elles sont de deux natures: spirituelles et exorcistes. Le Coran n’étant pas encore descendu, seul Jésus et ses Apôtres ont alors le droit de commander à « Dieu » de chasser les démons sans des versets. Leur action est par ailleurs limitée puisqu’elle ne peut ni les détruire, et encore moins les convertir. Comme on peut le lire dans Marc 5: 1-20, les djinns auxquelles il s’adresse ne peuvent qu’obéir à l’ordre de sortir du corps du possédé. Néanmoins, ils ont l’intelligence de se servir de cette particularité des limites de son action pour discréditer la parole  du prophète auprès de la population en provoquant la mort de centaines de porcs après être entré en eux. Or, si la majeure partie du ministère a eu comme témoins de nombreuses personnes du peuple ou bien l’ennemi lui-même (l’occupant romain) et a été retranscrit de manière fidèle et ne prêtant pas à polémique, il n’en va pas de même pour la résurrection. La résurrection en elle-même n’est jamais décrite. Le récit de Jésus se faisant « voir » diffère notablement d’un récit à un autre et concerne uniquement une poignée de personne. Certains passages me font clairement penser à l’action d’un djinn puissant sur les esprits encore traumatisés par la mort violente de leur compagnon. Je rappelle au passage que Satan est un djinn dans le Coran et non un ange déchu. Les anges sont par nature entièrement soumis à Dieu, au contraire des djinns qui ont le même rapport que les humains avec Lui. Cette résurrection surprend. N’y a t-il pas là une contradiction manifeste?  Jésus a promis de venir en gloire au bout de trois jours et trois nuits. Cela ne dérange personne, après 2000 ans, qu’il n’y ait jamais eu trois jours et trois nuits entre le vendredi après midi et le dimanche matin. Pendant tout le ministère il est question de royaume spirituel, de paix, de vérité et tout à coup le messie serait revenu physiquement? Cela n’a aucun sens. Lorsque l’on questionne un chrétien, toute sa foi repose sur cette histoire de résurrection. Sans résurrection, pas de foi! Ni plus ni moins. Je suis toujours autant étonné. A croire que le reste n’a aucune valeur, il faut de la magie sinon rien. Pourtant Jésus était uniquement un témoin. C’est là la définition de messie. En ces temps antiques, apporter la Vérité, être témoin, signifiait la mort. L’homme demeurait cruel. Lorsque Jésus est mort, Satan a toute liberté pour orienter certains disciples traumatisés dans une mauvaise direction, à savoir la résurrection. La durée du ministère était trop courte et le message beaucoup trop novateur, la mort était inévitable, mais le temps, par la suite, pouvait amener le peuple à se repenser et à comprendre la Vérité. Le moyen imparable pour provoquer une scission était donc de propager cette idée de résurrection qui conférait un statut d’ordre divin à Jésus, et ainsi allait à l’encontre des fondements transcendants de la Torah. Lorsque Satan ne parvient pas à détruire ses adversaires ou à les réduire au silence, il choisir la surenchère. De prophète, Jésus devient donc fils de « Dieu », puis « Dieu » lui-même. Imparable à court terme.

Enlever les pêchés du « monde »

Lorsque l’on parle de pêché, il est bien question des péchés d’Israël. Plusieurs  concepts sont à éliminer comme la fin des temps catastrophiste,  les innombrables mauvaises interprétations des écritures, en particulier le rapport à l’argent. Il n’y a donc aucun rapport avec le pêché originel. Et il est encore moins question de pardonner les pêchés sans aucun discernement. Tout cela sont des interprétations tardives purement chrétiennes.

Mais c’est aussi et surtout la conception que les hommes se font de « Dieu » qui doit subir une mutation: le dieu d’Israël n’est en réalité qu’un dieu unique propriété exclusive d’un peuple face à un panthéon de dieux étrangers. Il s’agit bel et bien de polythéisme avec un dieu favori. Voilà pourquoi, il fut si naturel aux hébreux d’adorer d’autres dieux, notamment Baal, YHWH n’étant que le plus « fort » d’entre eux. Voilà pourquoi aussi, Josias, convaincu d’avoir à accomplir une mission de  même nature que celle de Moïse et garant d’une vision nationaliste divine, se mit stupidement en danger face au pharaon Nekao II, après avoir mené des persécutions contre son propre peuple au motif du culte des idoles. La prédestination du peuple d’Israël était d’être séparé de sa terre pour toujours, car telle est la volonté divine, mais le libre-arbitre ouvre plusieurs possibilités à chacun de manière individuelle. En effet, ce n’est pas Jésus qui choisit les gens vers qui il se dirige mais « Dieu » qui provoque les rencontres et leur permet de recevoir le message. Même si sur l’instant, ceux-ci ne l’admettent pas ou ne le comprennent pas, ils auront les outils spirituels pour faire face à la suite des événements comme nous le verrons un peu plus tard. Gardez donc cette notion de choix des récepteurs en tête.

De Pessah à Paques

Vous connaissez surement les traditions de la loi mosaïque qui s’avèrent être  en réalité des prophéties qui se sont réalisées, comme l’agneau sacrifié au moment de la Pâque, ainsi que le pain qui est la Vérité lorsque lui est ôté le levain du mensonge des pharisiens. Il est un autre aliment que l’on mange lors du Seder, et je n’ai jamais entendu personne en parler: les herbes amères. Les herbes amères sont en général du raifort. Or, le raifort est utilisé en jardinage pour lutter contre une maladie affectant les jeunes pousses: la fonte des semis. Les herbes amères protègent donc ce qui sort de la terre.

La destruction du Temple de 70 et la guerre de 132

En réalité, ce n’est pas « Dieu » qui détruit le Temple pour punir les juifs, ce sont les juifs eux-mêmes parce qu’ils ont choisit la voie de la violence pour faire face à Rome. Aveuglés par leur vision nationaliste, ils provoquent leur propre perte face à un adversaire qu’ils ont sous-estimé .Ceux qui ont été rencontré par Jésus lors de son ministère n’ont certainement jamais pris part à cette guerre perdue d’avance. Ni ceux qui ont reçu le message de paix indirectement. L’erreur, la non-compréhension du message divin, la violence, vont pousser une partie du peuple à l’auto-destruction d’Israël suite à la révolte menée par Bar Kochba. Ce nom n’était qu’un surnom que les plus grands sages lui avaient donné en le proclamant messie. Son vrai nom était en réalité Bar Keziva, pour indiquer sa ville d’origine Keziv. Bar Keziva signifie: fils du mensonge. Souvenez-vous que le hasard n’existe pas. Aux environs de 135, ce qui reste des traces du peuple hébreu est définitivement effacé et Rome interdit tout accès à la ville. Il ne faut jamais perdre de vue que Rome ne croyait pas en « Dieu », et n’avait pas à cœur d’accomplir telle ou telle prophétie ou de proclamer tel ou tel prophète « roi des juifs ». Les événements ne se sont produit que par la volonté des hommes à persister dans leurs erreurs. Nous pouvons également percevoir la philosophie du judo, discipline où l’on utilise la force de l’adversaire contre lui-même. Cette philosophie a été une constante dans le combat divin. 

La martyrologie

Le mot martyr provient du grec martus qui signifie témoin. Il n’est pas ici question de souffrance et de mort. Jésus n’a jamais souhaité mourir pour prouver qu’il avait raison ou par masochisme ou je ne sais quelle raison. Être un témoin et dire la Vérité impliquait la mort. Tout ceux qui furent témoins de la même manière pouvaient être amenés à mourir mais en aucun cas la désirer dans l’espoir du paradis. L’idée de fin des temps s’est estompée, aussi nos chers nihilistes s’emparèrent du créneau du martyr avec délectation. Ils n’ont que faire de la vie terrestre. J’irais jusqu’à dire qu’ils l’exècrent. Voilà bien encore une manifestation maline manifeste. Si les martyrs ont peu à peu disparu, cette notion a perduré jusqu’à nous. J’ai pu  constater la chose sur internet. De même l’Islam a été contaminé par cette horreur. Tous ceux qui se revendiquent musulmans et n’accordent pas d’importance à la vie terrestre sont dans un profond égarement. La vie terrestre est le bien le plus précieux que « Dieu » nous ait accordé, c’est un formidable pêché que de la nier. Qu’on ne se méprenne pas, tout musulman doit accepter son destin, notamment  accepter sa propre mort et y faire face avec courage. Ce qui est écrit est écrit, et nos choix nous aiguillent dans le dédale. 

La rédaction du Talmud

Les concepts décrits dans le Talmud au cours des deux premiers siècles ne se comprennent qu’à la lumière du contexte de l’époque et non dans le notre. Il faut comprendre que les rabbins sont les garants de la transmission du message de « Dieu » aux humains. C’est une tache ingrate et difficile. Pour mener à bien cette tache, ils ont du  faire abstraction du contexte politique souvent mouvementé. Or, nous avons vu, qu’en dehors des nouvelles interprétations des écritures que le ministère de Jésus aurait pu engendrer, il était un concept qui tranchait radicalement avec la transcendance: la divinité de Jésus liée en partie à la résurrection. Les rabbins ont donc agi avec sagesse en voulant se protéger du christianisme naissant. La rédaction du Talmud a donc été guidée par le refus des fausses doctrines chrétiennes et  de la martyrologie ainsi que dans l’héritage de la vision apocalyptique guerrière.

Le fait que l’empire romain s’accapare la Bible a renforcé cette volonté de protéger les écrits saints au cours des siècles qui ont suivi. Parce que les chrétiens ont fondé l’église universelle et prétendaient détenir la Vérité pleine et entière, ils n’ont eu de cesse de vouloir détruire ce qui restait du peuple juif car celui-ci détenait une partie de la Vérité qu’ils ne voulaient admettre. Éliminer tous ceux qui ne pensent pas comme soit, voilà bien une technique efficace pour avoir raison.

(m)arcion, second apôtre de satan

Au début du second siècle, un nouveau courant spirituel est né au sein du christianisme: la gnose. (m)arcion incarne cette doctrine par ses écrits et eut de nombreux adeptes et lieux de cultes. Sa tâche est de prolonger l’œuvre de .aul de Tarse qu’il met en avant par rapport aux vrais apôtres. Ses adeptes doivent obéir à certaines obligations: l’interdiction du mariage, le jeune, le martyr etc… La condamnation de l’acte de procréation peut être perçu comme une volonté d’anéantissement de la population croyante par une toute nouvelle méthode. Malgré un relatif succès, il fut écarté  fort heureusement de l’église. Ses écrits ont disparus, mais nous lui devons le terme « Nouveau Testament ». Si bien que sa mission de continuité paulienne de rupture avec le judaïsme a en parti réussi. Bien que son mouvement ne dura que quelques siècles, il eut une forte influence sur de nombreux chrétiens et servit de base à des  mouvements tels que celui des cathares. Le cœur de la  doctrine, nous étant parvenu intact (sic), exprime l’existence de deux dieux: celui d’Israël, créateur du monde et mauvais et celui qui règne au-dessus de lui, qui n’est qu’amour et qui s’est incarné en Jésus. La conséquence est que la présence sur terre est considéré comme un moment de souffrance, la vraie vie étant dans le royaume du vrai dieu.

Constantin

Constantin désire unifier l’empire sous sa domination. Il est polythéiste et s’il bascule lentement du dieu solaire au « dieu » chrétien, ce n’est que par calcul politique. Le monothéisme ici, ne signifie que le choix de se mettre sous la protection du dieu qu’il considère comme le plus puissant pour servir sa cause. Il n’est pas question de transcendance absolue. La bascule dans la nouvelle ère ne s’est donc pas encore effectué. Constantin cultive son égo et lorsque Arius remet en question la divinité de Jésus, c’est bien lui qui organise un concile pour trancher afin d’assurer une paix politique dans l’empire unifié. Nous pouvons soupçonner qu’il a influé sur la prise de la décision et que la réponse ne l’intéressait guère en réalité.

La rupture est totale entre judaïsme et christianisme, il n’est plus possible de revenir en arrière. Israël n’a pas de perspective. Quant au christianisme, qui s’est largement paganisé, il ne peut que se répandre en se servant de Rome.

La conversion de l’empire se fait à la fin du 4ème siècle. Rome sert « Dieu ».

Le Signe barbare

Tous les chrétiens ne sont pas dans l’erreur: les wisigoths sont ariens (d’Arius, partisan de la non-divinité et opposant à la trinité). Alaric prend leur tête et met à sac la ville éternelle Rome durant trois interminables jours. C’est un choc comparable à celui du 11 Septembre 2001. Cet événement est considéré comme le marqueur de  la fin de l’antiquité. L’histoire, dont nous avons encore une preuve qu’elle est écrite par les vainqueurs, ne retiendra d’eux qu’ils ne sont que des barbares, alors qu’ils sont citoyens romains et chrétiens. Interprété comme un signe des dieux, ce sac semble indiquer leur colère face à l’adoption du christianisme par Rome, dans un dernier sursaut du monde païen disparaissant de l’humanité. Or, il s’agit bien d’un conflit entre chrétiens: nicéens contre ariens. Le Signe parait évident, les nicéens sont dans l’erreur, mais personne ne le comprend.

Opposant puis support de diffusion, l’empire a joué son rôle. Ses jours sont donc comptés…