13 juin 2014, 17:58
Si vous m’avez suivi, vous savez qu’il existe deux types de mal qui nuisent aux humains. L’un est lié aux djinns et se combat grâce au Coran. L’autre est beaucoup plus mystérieux, on l’appelle le « mauvais oeil » ou « ayn » dans l’Islam. Lutter contre fait appel à la spéculation, tant notre savoir dans le domaine est limité. Bien avant de me convertir, j’avais déjà eu un avant-goût de la complémentarité de ces maux et c’est tout d’abord par la pratique que je les ai combattu. En voulant théoriser ce qui se passait, j’en suis venu à parler d’énergie spirituelle. Celle-ci se décomposait en une composante transcendante, en lien avec la divinité, et l’immanente, en lien avec la création. Au fur et à mesure de ma progression dans l’Islam, je me suis éloigné de ces concepts théoriques et de la pratique associée pour me concentrer sur la compréhension de la religion. Mon voyage en Grande-Bretagne a été l’occasion d’achever l’apprentissage de ce que je devais savoir de l’exorcisme transcendant, ses limites, ses contraintes, ses règles. Il n’y a de puissance qu’en Allah. Il est important de bien comprendre ce qui se passe pour ne pas devenir le jouet du Shaytan.
Il me restait à finaliser la compréhension du ayn et surtout de connaitre son moyen de diffusion. Voici comment Allah m’a ouvert les yeux.
Un jour, en fin d’après-midi, nous arrivons un peu en avance à la jolie mosquée traditionnelle de Volwerhampton. Nous nous posons dans la salle de prière lorsque tout à coup, un murmure grossit et finit par remplir tout l’espace. Mes yeux s’écarquillent. Me voilà rapidement comme envouté par ce que j’entends. Serais-je en train d’halluciner? En réalité, dans la salle attenante, un groupe d’enfant récite le Coran. Chaque enfant récite indépendamment des autres, de telle sorte qu’il est quasiment impossible de distinguer quoi que ce soit. Je me demande alors comment font-ils chacun pour réciter sans être perturbé par les autres. J’apprends que c’est une pratique courante en école coranique. Je me dis alors que ce son irréel doit ressembler à ce qu’Allah entend tout le temps. A la différence prêt qu’il est capable de distinguer chaque voix les unes des autres. Je goute à cet instant hors du temps jusqu’à ce qu’il prenne fin. J’ai le coeur léger.
C’est dans ce même endroit, quelques temps plus tard que je découvre que la sourate qui me fait vibrer est en réalité « al qadr » par Abdel Basit Abdessamad. En écoutant d’autres de ses récitations, je deviens vite accro. Impossible de décrire ce qui se passe en moi tant les émotions sont parfois bouleversantes. J’ai continué à l’écouter de retour en France.
En clair, que ce soit la récitation d’un imam normal dans une mosquée, celle d’un récitant exceptionnel sur internet ou bien d’enfants déphasés, je n’ai jamais éprouvé de la gêne, voire du plaisir.
Et puis, quelques semaines plus tard, je me suis rendu là:
La photo en dit long sur ce que j’ai éprouvé en arrivant avant l’aube devant ce bâtiment lugubre aux cornes qui se détachent nettement. La salle de prière est immense et richement décorée. Puis fajr commence et là, quelque chose me dérange. Ou plutôt je ressens comme un vide. J’ai l’impression d’être debout sur de la moquette et rien de plus. Je me sens mal à l’aise.
La prière finie, un groupe se forme et s’assoit en rond. Ils sont une trentaine. Ils posent un Coran devant eux. L’imam indique le verset et tous commencent la récitation en même temps. Tout d’abord, je suis content de voir autant de gens pratiquer l’entretien de la mémorisation du Coran et j’admire la fluidité générale. Le Livre ne peut pas se perdre de cette façon. Mais, au bout de quelques minutes, je me rends compte que quelque chose me dérange. Bien sur, je ne connais pas le Coran et je ne peux que reconnaitre certains mots. Malgré tout, j’ai une certaine habitude d’écoute, et j’ai eu le loisir d’écouter une grande variété de récitations. Je réalise alors qu’aucune règle de tajwid n’est respectée. Les voyelles longues, les arrêts, rien ne correspond. Le contenu est là, bien sur, mais en lieu et place de ce qui porte les mots, une mélodie a pris place. Une mélodie lancinante et grave, qui tourne en boucle sur plusieurs secondes. Si bien qu’à la place de cette espèce de chaleur qui envahit mon coeur à l’écoute d’Abdul Basit, c’est une espèce de douleur sourde qui malaxe mon ventre. Au bout de plusieurs dizaines de minutes de ce traitement, je commence à avoir des nausées et je comprends, horrifié, ce qui se passe.Je me saisis discrètement de mon téléphone et enregistre le son ambiant. Enfin, la torture prend fin. Des hommes du groupe viennent me voir pour me témoigner de la sympathie et pour me demander ce que j’en pensais. Bien évidemment, impossible de faire semblant, j’ai fait part de mes nausées en dissimulant à peine ma colère. Les hommes sont surpris et s’imaginent que je dois être possédé pour éprouver de telles choses. Il me prennent pour un novice et ne se remettent pas du tout en cause. L’imam, quant à lui, m’observe de loin. Il semble se méfier de moi.
Je n’ai pas besoin d’en savoir plus. A présent, j’ai compris par où le Shaytan s’introduisait dans les mosquées. Je sors et prend une photo avant de déguerpir.
Je n’ai pas parlé à grande monde de cela, tant le sujet est délicat à aborder. Plusieurs personnes m’ont confirmé que la récitation en choeur sans respect du tajwid était une pratique courante, surtout au maghreb. Enfin, il y a environ un mois de cela, j’étais arrivé bien en avance dans une des mosquées à coté de chez moi pour prendre un cours d’arabe avec un frère. Dans la salle, un groupe s’est formé et a récité de la même manière. La mélodie était différente mais tout aussi lugubre. Au bout de peu de temps, j’ai eu la tête qui tournait et j’ai compris que ce n’était pas un simple concours de circonstance.
Croyez-moi, je suis capable de tenir une longue séance de Tarawih sans bouger d’un cil et je suis bien placé pour savoir ce que c’est d’avoir un djinn en soi.
Je vous laisse donc juger de l’ampleur des dégâts et je vous assure que ce n’est pas la pire chose qui se soit introduit à l’intérieur de l’Islam pour le détruire. Préparez-vous à remettre énormément de choses en cause.
Je vous souhaite bon courage.
La Vérité vaincra de toutes les manières.Paix sur vous.