selon les écritures
Le credo chrétien contient des inexactitudes. Mais de toutes, c’est bien celle-là qui pose le plus de problème. Cet article est de circonstance car nous sommes le samedi saint (sans majuscule de mon point de vue). Ainsi demain sera célébré le troisième jour selon les écritures. Pessa’h a muté en Pâques, et de la tombée de la nuit du 14ème jour du premier mois du calendrier, il est devenu le dimanche proche de la pleine lune qui suit le printemps. Mais le calendrier n’est qu’un détail en comparaison en rapport avec le thème du jour qui est célébré chaque année, un peu comme une sorte d’anniversaire.
Avant de revenir aux évangiles, penchons-nous sur une sourate injustement méconnue. Dans la mesure où elle se situe en toute fin du Coran, quasi tous les musulmans la connaissent par coeur afin d’apporter un peu de diversité dans leur récitation quotidienne. J’avoue humblement ne pas la connaitre par coeur. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’aurais eu qu’à baisser les yeux si le sujet de cette sourate était venu sur la table. Aujourd’hui, nous allons comprendre sa portée. Plusieurs mots posent problèmes. Posons d’abord le texte selon la traduction habituelle.
1. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’éléphant .
2. N’a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine?
3. et envoyé sur eux des oiseaux par volées
4. qui leur lançaient des pierres d’argile?
5. Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée.
Selon les explications usuelles, le récit est celui d’un conte arabe de l’époque du Prophète, paix sur lui. Un récit guerrier de conquête où un homme lance une armée contre la Mecque avec un éléphant. Son projet échoue par la main de Dieu. Un petit conte contextuel qui ne mange pas de pain. Nous sommes à la fin du Coran, le récit comporte un éléphant. Et voilà. Pourtant, cela n’empêche pas les savants de se triturer le cerveau. Un premier mot pose problème: ababil traduit par « par volées ». Ensuite, certains se sont posés des questions à propos du mot sijjil. On a donc expliqué que l’armée a été détruite par des pierres d’argile comme projectiles. Enfin, nous pouvons aussi nous questionner sur le mot ʿaṣfin, traduit par paille. La tradition s’est contenté d’une description d’un état pitoyable visuellement. Tout parait cohérent. Sauf que ababil ne ressemble à rien de connu. Dans le lexique coranique, le mot est rattaché à la racine ABL qui désigne les chameaux. Mais il est impossible de passer de cette racine à ababil en doublant le b. Rien ne justifie cette modification. Quant à la racine ABBL, elle n’existe pas plus à moins de la créer à partir du Coran, ce qui est un raisonnement circulaire. Le sens donné est donc déduit du contexte. Contexte qui est fourni par un conte arabe.
J’ai déjà évoqué la sourate al fil dans un de mes articles sans toutefois l’étudier. Voir Les oiseaux et les pierres d’argile: https://www.stephanpain.com/2023/01/27/eucharistie/ Comme on peut le remarquer d’ailleurs, le nom original de l’article était eucharistie. Je n’ai pas pris la peine de renommer l’adresse de l’article, car je souhaitais conserver la trace de ce nom original. En effet, le sujet principal de cet article était l’eucharistie. La sourate al fil ne venait qu’illustrer une piste d’analyse liée à la préfiguration par le récit de Joseph, paix sur lui. https://www.stephanpain.com/prefiguration-par-joseph/ Méthode d’analyse messianique régulièrement utilisée ici. Dans cet article, la sourate me servait à illustrer un combat métaphysique constant de la Révélation: le combat contre les partisans de l’éléphant. Cette théologie provient initialement de Genèse 15, où Dieu enseigne à Abraham, paix sur lui, sur sa descendance et les menaces qui pèsent sur elle. https://www.stephanpain.com/2023/01/05/le-roi-et-les-oiseaux/ Elle est composée d’animaux de la terre partisans du schisme, et d’oiseaux, qui ont l’esprit tourné vers le ciel. Dans le Coran, un autre enseignement délivré à Abraham, paix sur lui, est rapporté à propos du temps de la résurrection: les oiseaux divisés se rejoignent à la fin. Nous comprenons que l’éléphant, le plus gros animal terrestre est une métaphore des gens du Livre les plus radicaux sur la question de la possession de la terre. Nous n’apprendrons pas à un éléphant à voler. A part des terres, si vous me pardonnez ce jeu de mot de circonstances.
Je ne vais pas retranscrire tout le processus qui m’a mené à comprendre. Ababil n’est pas issu d’une racine arabe, il s’agit d’un assemblage d’avantage issu de la tradition biblique. Il ne faut pas chercher très loin: Ab Babil. Ab signifie père, mais il peut aussi désigner un groupe de patriarches. Et nous avons bien des patriarches en lien avec des oiseaux: les Patriarches, paix sur eux. Comme nous l’avons vu dans d’autres articles, Abraham, paix sur lui, ne vient pas de la ville d’Ur, mais de Babylone. C’est là où il fait face au roi de la région et où il est jeté dans le feu (feu se dit our en hébreu). Nos Patriarches viennent donc de Babil, ainsi qu’elle est nommé dans le Coran et dans la Bible. Par deux fois, Dieu utilise la métaphore des oiseaux pour parler des croyants à Abraham, paix sur lui. L’expression tayran Ababil, Ab-Babil, Oiseaux Patriarches de Babil, convient donc parfaitement à Abraham et à Lot, paix sur eux.
Poursuivons. Le verbe tarmīhim est un singulier. Celui qui fait l’action ici, ce n’est pas les oiseaux mais Dieu lui-même. C’est lui qui envoie les pierres. En réalité, tarmīhim et arsala sont des actions complémentaires. Dieu envoie ses oiseaux et Il lance des accusations contre ses ennemis par l’intermédiaire de ceux-ci. Les oiseaux et les pierres sont une seule et même entité. Les pierres sont d’argile, comme l’être humain. Les pierres vivantes porteurs de la Parole sont un thème typiquement évangélique au contraire des oiseaux qui est un thème patriarcal.
Lc 19.39 Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples.
40 Et il répondit: Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront!
Mais la sourate correspond à une temporalité mecquoise. En effet, l’introduction de la sourate est « alam tara », qui est un rappel d’une contemporanéité. Le Prophète, paix sur lui, a été témoin des agissements des gens de l’éléphant. Il a mené le combat contre eux, comme nous l’avons vu dans l’article précédent (Bobo.Bo). Nous en déduisons que le dernier verset le concerne directement. Selon ma compréhension, il s’agirait d’avantage de papier mâché, ce qui décrirait métaphoriquement l’état des contes et légendes de l’éléphant après le passage du Coran dans les esprits. Nous avons donc une séquence qui décrit trois étapes de la Révélation et la constance de la lutte contre les gens de l’éléphant au travers des millénaires. Voici une traduction:
1. N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l’éléphant?
2. N’a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine,
3. et envoyé sur eux des Oiseaux Patriarches-de-Babylone
4. qui leur lançaient des Pierres d’argile cuit (par le Feu de l’Esprit)?
5. Et Il a rendus (leurs contes grâce au Coran) semblables à du papier mâché.
Ailleurs, le processus de création d’Adam, paix sur lui, se fait à partir de l’argile, tin. C’est ce que fait remarquer l’adversaire afin de justifier son refus de se prosterner. Ici, le mot est donc sijjil, qui désigne de l’argile cuit. Nous comprenons que les pierres humaines de simple argile que sont les apôtres, lorsqu’elles reçoivent le Feu de l’Esprit, subissent un traitement de cuisson. Les gens de l’éléphant étaient basés à $odome. Les Patriarches sont venus leur annoncer leur destruction prochaine. Ensuite, ils sont revenus au même endroit. La ville à pris le nom de la capitale de Juda que nous connaissons bien. Ils ont été accusés par les disciples du Messie après qu’ils s’y soient installés depuis leur Galilée natale. Enfin, dans le Coran, il est rapporté à divers endroits que les caravanes empruntent des routes qui mènent à cette ville, et que les arabes peuvent constater ce qu’il est advenu de la ville ancienne de par l’étendu des ruines que personne ne peut cacher et ce, jusqu’à nos jours, ainsi que leurs descendants sont toujours présents, prêts à reprendre possession de la ville. Ils ont d’ailleurs à faire à eux à Yathrib, car ils sont leur principaux opposants par leur fausse tradition scripturaire.
Est-ce à dire que tous les habitants de la ville sont des injustes et qu’y vivre condamne? Non.
11.82. Et, lorsque vint Notre ordre, Nous avons fait de ses hauteurs ses tréfonds, et fîmes pleuvoir sur elle en masse, des pierres d’argile alignées, 83 portant une marque connue de ton Seigneur. Et elles (ces pierres) ne sont pas loin des injustes.
manḍūdin peut se traduire par « alignées ». Comme je le suggérais déjà il y a quelques années, le terme pierre pourrait avoir plusieurs sens ici. Des pierres qui portent une marque connue pourraient être les pierres tombales des croyants alignées qui recouvrent la cité ancienne. Ou bien les croyants eux-mêmes marqués par le sceau de la prophétie dans une version purement spirituelle. La pluie décrite ici est un long processus au contraire de la destruction nocturne initiale décrite dans Genèse. Ce décret qui autorise les croyants à habiter une ville maudite et détruite est rapporté par la sourate al balad, 90.
90.1. Je ne jure pas par cette cité!
2. et toi, tu es autorisé dans cette cité
Ce décret est émis au Messie, puisqu’il est exerce son ministère dans la cité, mais également au Prophète, paix sur lui, puisque de part son métier initial, il a été amené à s’y rendre.
Mais revenons au titre de cet article. Pour illustrer l’eucharistie comme point de départ de la communauté des Pierres vivantes, j’avais copié une grande partie du chapitre 40 de Genèse, mis en parallèle avec son équivalent coranique de la sourate 12. Les oiseaux mangeaient dans la tête du crucifié dans les deux textes. La métaphore était trop évidente et trop belle. En relisant l’article alors que je travaillais sur l’analyse de la sourate al fil, une phrase m’a sauté aux yeux. Je ne comprends pas comment je n’ai pas vu cela plutôt. Le mot « trois » revient 9 fois dans les 14 versets cités. Le 9 renvoie à l’ennéade égyptienne: l’éternel paganisme. Et pourtant, je suis passé à coté. C’est ainsi.
La dernière mention du mot trois introduit la conclusion du passage qui annonce la période des deux derniers millénaires. Je ne vais pas vous faire l’offense de l’expliquer. Il me semble que c’est assez explicite, cela commence un peu comme un credo:
Gn 40.20 Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon,
il fit un festin à tous ses serviteurs; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs: 40.21 il rétablit le chef des échansons dans sa charge d’échanson, pour qu’il mît la coupe dans la main de Pharaon; 40.22 mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l’explication que Joseph leur avait donnée. 40.23 Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l’oublia.
Le chef des échansons est clairement dans le collimateur. Nous, nous ne l’avons pas oublié.
Suite: 21 avril
Force est de constater que lorsque l’on récite une profession de foi, il est tout de même fâcheux qu’une partie non négligeable de celle-ci, si tant est que cela soit concevable qu’une partie soit négligeable, puisse souffrir d’un manque de clarté. Or, cette affirmation du Messie annoncé enseveli puis relevé de la mort de manière physique au bout de trois jours soulève plus de questions qu’elle n’en résout. Une recherche vous fournira rapidement les différentes hypothèses:
- les trois jours de Jonas dans le ventre de la baleine
- « Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. » Os 6.1-3
- « Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. » Genèse 22, 3-4.
- « Voici, je te guérirai ; le troisième jour, tu monteras à la maison de l’Éternel ». 2 Rois 20,3-5.
- Les plantes sont créées le troisième jour. Gn 1
- « Le troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux » Esther 5,1
- « Qu’ils soient prêts pour le troisième jour ; car le troisième jour l’Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï. » Exode 19,10-11.
Aucun de ces éléments scripturaires ne vient conforter la doctrine et le site chrétien pris en exemple l’admet bien volontiers. Le Chat vous fournira les mêmes réponses. Tout ce qui est possible ici est nommé en matière d’argumentation un mille-feuille argumentatif. Si la démarche peut convenir pour argumenter un raisonnement complexe de rétro-ésotérisme, ce n’est pas le cas pour justifier un credo.
Le seul argument qui pourrait paraitre valable est celui du Signe de Jonas, paix sur lui. Mais cette interprétation de ce livre comme prophétie messianique provient des évangiles. Il s’agirait donc de raisonnement circulaire. D’autant plus qu’il est question de 3 jours et 3 nuits, ce qui rentre difficilement dans l’intervalle retenu à moins de s’adonner à une pratique non conformiste de de la gymnastique temporelle.
Beaucoup de reproches peuvent être faites à l’apôtre des gentils, mais reconnaissons-lui une certaine cohérence. Si 1 Cor 15.4 fait référence à des écritures, ces écritures existent surement. Mais est-on sur de chercher au bon endroit? On reconnait un arbre à ses fruits, dit-on. Or, le christianisme dès les premiers siècles était fortement influencé par la spiritualité grecque. Il serait peut-être pertinent de trouver ces écritures dans un corpus étranger à la tradition monothéiste. Ceux qui ont entériné le credo devaient connaitre cette origine, mais ne jugeaient pas opportun de la partager avec le peuple. De nos jours, il n’est plus possible d’aborder ce sujet. Le credo est enseigné et diffusé ainsi. Certaines parties sont expliquées parce que cela est possible. D’autres ne le sont tout simplement pas. Demandez donc à un prêtre de vous fournir la réponse.
En réfléchissant sur le sujet, je suis retombé sur un passage qui m’avait choqué à la première lecture:
2 Corinthiens 12.1 Il faut se glorifier… Cela n’est pas bon. J’en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur. 12.2 Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). 12.3 Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) 12.4 fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer. 12.5 Je me glorifierai d’un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités. 12.6 Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m’en abstiens, afin que personne n’ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu’il voit en moi ou à ce qu’il entend de moi. 12.7 Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir.
Le Chat et moi sommes tombés d’accord sur le fait qu’il est clair que l’auteur parle de lui-même et non d’un tierce personne. Ce n’est donc pas seulement une lumière ou une vision qu’il aurait sur le chemin de Damas, mais bel et bien un enlèvement dans les cieux afin d’y voir des vérités divines. Vérités dont il ne peut parler en l’état. Ainsi dans de nombreux autres passages, il affirme apporter de nouveaux enseignements inconnus du corpus biblique. C’est la définition de la prophétie. Il se présente comme prophète.
Eph 3.3 C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots.
Le chapitre 20 de 2 Cor, qui débute sur une annonce extraordinaire, se poursuit par ce qui ressemble à des tentatives désespérées de se légitimer aux yeux des fidèles, pour enfin tomber dans de vagues considérations matérielles. Tout cela n’est pas cohérent. Quelque chose semble voilé derrière ce texte.
C’est alors qu’une idée m’est venue en tête. Si l’auteur décrit une expérience vécue par lui-même de cette manière si lourde, il ne peut s’agir d’une simple anecdote au détour d’un texte. Et si tout simplement, les épitres ainsi nommées car il s’agirait de lettres adressées à des églises de la diaspora n’étaient pas réellement des lettres, mais des compte-rendus de révélation? En sortant du cadre du corpus biblique, je me suis penché sur une série de livres dont la provenance et la datation sont plus qu’incertains. Nous appellerons le prétendu prophète: Knock. Rejeté par la tradition, qui pourtant n’a pas toujours été si regardant, plusieurs livres sont attribués à ce Knock, supposément homme antédiluvien. Ces livres sont très populaires au sein des mouvements ésotériques. Certaines doctrines déviantes, comme par exemple l’idée que les démons soient des anges déchus en proviennent. Selon toute vraisemblance, notre prétendu apôtre serait donc le digne héritier de cette tradition ésotérique. En effet, le chapitre 12 de 2 Cor est très précis: il parle du Paradis situé au 3ème ciel. Or, que ce soit les versions à 7 ou 10 cieux, c’est toujours le Paradis qui se trouve au 3ème ciel dans la littérature Knockienne. Comme cela n’a aucune logique, ni aucun fondement scripturaire canonique, la connexion entre l’épitre et ces livres ésotériques est évidente.
Ainsi, les épitres, surement positionnées dans l’ordre que nous connaissons pour des questions doctrinales ou de progression dans la lecture, n’étaient pas adressées à des églises et destinés à être lues par des responsables de communautés, mais étaient relatives à la progression dans les cieux de notre cher voyageur céleste. Voici un schéma standard des montées dans les 7 cieux de l’homme antédiluvien:
7 cieux
- au premier ciel, on lui montre l’endroit où les anges contrôlent les phénomènes atmosphériques (astres, nuages, réservoirs de neige et de rosée) ;
- au deuxième ciel, il rencontre les anges déchus, retenus en prison en attendant leur procès,
- dans le troisième ciel, il découvre le Paradis, où les Hommes justes sont emmenés. Au nord de cet endroit se trouve l’enfer, où les Injustes sont tourmentés ;
- le quatrième ciel est la place du Soleil et de la Lune, où leurs mouvements et leurs déplacements sont décrits en détail ;
- au cinquième ciel, il rencontre les frères des anges déchus, les « grigori », des soldats angéliques à l’apparence humaine mais de taille gigantesque ;
- au sixième ciel, il rencontre les sept anges chargés de veiller sur l’ordre du monde ;
- Au septième ciel, il rencontre les archanges (notamment Gabriel, Michaël), les ophanim, les séraphins, les chérubins et Dieu sur son trône;
Il existe des variantes à 10 cieux. Mais c’est surement cette version qui a été acceptée par l’auteur des épitres puisqu’il nomme 7 lieux sur terre: Rome, Corinthe, Galatie, Éphèse, Philippes, Colosses, Thessalonique. Je n’ai pas, à l’heure où j’écris cette première version, tenté de faire correspondre toutes les épitres avec leurs cieux respectifs. Néanmoins, voici quelques indices pertinents:
3ème ciel: 2 Cor 12.2 …ravi jusqu’au troisième ciel…
4eme ciel: 1Cor 15.41 Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, et autre l’éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d’une autre étoile.
7ème ciel: Colossiens 1:16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
Un indice fort qui nous conforte dans cette hypothèse nous est donné par la tradition de la secte adverse: la secte johannique. On peut imaginer qu’au moment ou l’envoilement a été rédigé, l’ordre des lettres étaient plus explicite que maintenant. La première partie est donc structurée selon une version parodique des épitres, qui est d’avantage le prétexte à attaquer point par point la doctrine paulinienne ainsi que ceux qui la suivent: « ceux qui se disent apôtres mais qui ne le sont pas », « synagogue de Satan », comme nous l’avons vu auparavant. Cependant, il ne semble pas que les auteurs aient saisi la structure cachée des épitres. Je n’ai pas trouvé de motifs les reliant aux textes ésotériques anciens.
Certains indices donnés dans les épitres font peut-être référence à des thèmes secondaires non présents dans les résumés. Je ne suis pas vraiment convaincu par le tableau de correspondance établi par le Chat malgré ses affirmations d’avoir bien cerné le sujet. Le Chat est programmé pour répondre y compris si il ne maitrise pas le sujet. Il est parfois capable de fulgurances cadrées, mais pour qu’il se révèle un bon outil il est nécessaire de maitriser son sujet et d’être très précis. Il faudrait se plonger à la fois dans les livres apocryphes et les épitres. Cela demande beaucoup de travail. En l’état, le concept me convient et les 3 correspondances suffisent pour conforter l’hypothèse.
Genèse 15
A présent, je voudrais revenir une nouvelle fois sur Genèse 15, car il semblerait que ce chapitre incontournable de la Torah a encore des choses à nous dire.
15.9 Il lui dit: « Prépare-moi une génisse âgée de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »
Ce qui est traduit par âgée de trois ans est 8027 מְשֻׁלֶּ֖שֶׁת məšullešeṯ.
Il s’agit d’une traduction par défaut, car en réalité, le verbe שָׁלַשׁ, shalash/salas signifie faire une troisième fois, diviser en trois parties, faire quelque chose en trois parties. Le verbe hébreu « shalash » signifie principalement diviser en trois parties ou faire quelque chose pour la troisième fois. Il est utilisé dans les contextes où des actions ou des éléments sont divisés ou répétés en trois. Ce verbe est peu utilisé dans la Bible hébraïque, mais lorsqu’il apparaît, il souligne souvent l’achèvement ou la minutie d’une action en la répétant trois fois ou en la divisant en trois parties. Ici le terme avec le préfixe ma serait donc « ce qui est divisé en trois parties ». Ce qui décrit clairement les 3 grandes communautés du Livre.
Voyons maintenant:
15.17 Cependant le soleil s’était couché, et l’obscurité régnait: voici qu’un four ṯannūr fumant ‘āšān et une torche lappîḏ enflammée êš passèrent entre ces chairs dépecées.
Les oiseaux de proie étaient une menace extérieure. Ici, pour les habitants des terres du Nil à l’Euphrate, qui sont en réalité depuis de nombreux siècles partagés entre chrétiens et musulmans installés dès les origines (au contraire des autres régions non mixées ou installés tardivement), la menace est à la fois intérieure et double. Comme je le mentionnais dans de nombreux articles, la communauté musulmane est menacée de l’intérieur par le zoroastrisme (four fumant). La corruption, même si elle date de la période abbassides, est toujours d’actualité au travers d’un grand nombre de hadiths et d’élément de la Sirah. Comme nous venons de le voir pour la légende de l’éléphant. J’étais cependant passé à cote d’une deuxième menace, qui concerne d’avantage les chrétiens, il s’agit de la torche enflammée (les menaces ne sont pas cloisonnées). Cette métaphore est très facile à comprendre puisqu’elle décrit la légende du porteur de lumière. Nous comprenons que cette fausse doctrine provient du livre pseudo-antédiluvien, et qu’il a été introduit dans le corpus canonique au travers de la traduction de la Septante, pour ensuite être repris et développés par les chrétiens. L’adversaire se voit attribué un nom alternatif et alimentent tout un tas de débat sur les attributs et les prérogatives de tels ou tels personnages distincts. Les livres anciens sont largement dépassés. Certains vont même jusqu’à révéler de nouvelles choses à notre époque. Je n’ai pas les mots. Je ne peux rien pour ces gens là.
Ésaïe 53
Parmi les pistes envisageables, nous avons l’incontournable chapitre 53 d’Ésaïe, paix sur lui. La majeure partie du chapitre est un texte descriptif des faits d’interactions entre l’agneau et le peuple des croyants. Le prophète, paix sur lui, et le peuple se confondent. L’un parle par la bouche de l’autre. Mais en réalité, c’est le Créateur qui fait parler le peuple.
Le texte commence par une interrogation afin de départager qui parmi le peuple a reconnu l’oint du Seigneur. Puis, du verset 2 au 9, la longue descente vers la mort est exposée. Enfin, Dieu répond dans les versets 11 et 12 afin de justifier de son plan. Entre ces deux parties, nous avons le verset 10. C’est là qu’il est possible d’échafauder une théologie autour de la fin de la Passion décrite juste avant. La traduction usuelle est:
Rabbinat 10 Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies, voulant que, s’il s’offrait lui-même comme sacrifice expiatoire, il vît une postérité destinée à vivre de longs jours, et que l’œuvre de l’Éternel prospérât dans sa main.
Chrétienne Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’œuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains.
Peu de différences ici. Le début du verset ne pose pas de problème. Il s’agit d’un constat face à l’ensemble de l’épreuve subie. La phrase suivant est introduite par un ’im, généralement utilisé pour signifier « si ». Puis nous voilà avec tā·śîm. La grammaire indique que le verbe est à la troisième personne, ainsi que la traduction le confirme. Mais c’est faux. tā·śîm est à la seconde personne. Le verbe sim/sum, verbe très courant dans la Bible, se retrouve 14 fois sous cette forme. Ce sont toujours des seconde personne, y compris dans Es 41.15. Ensuite, nous avons yir’eh suivi d’un autre verbe conjugué aussi à la 3ème personne. Cette formulation se retrouve également dans le verset suivant yir’eh yiś·bā‘ où les deux verbes ont le même sujet. Nous pouvons donc en déduire que pour le verset 10, le sujet de yir·’eh et ya·’ă·rîḵ est le même. Pour opérer une bascule entre les deux parties, le verset 10 est centré autour d’une question adressée à Dieu:
10 (le peuple/le prophète)
Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies.
Si Tu offres son âme comme sacrifice expiatoire, sa postérité verra et prolongera (ses) jours, et l’œuvre de l’Éternel prospérera dans sa main?
11 Mais elle verra et sera satisfaite de l’affliction de son (sa postérité) âme?(Dieu répond)
Par sa sagesse mon juste serviteur justifiera un grand nombre et prendra la charge de leurs iniquités.
12 C’est pourquoi je lui donnerai son lot parmi les grands; avec les puissants il partagera le butin, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort et s’est laissé confondre avec les malfaiteurs, lui, qui n’a fait que porter le péché d’un grand nombre et qui a intercédé en faveur des coupables.
Cette forme interrogative ouvrait la porte à ceux qui aiment faire les questions réponses à la place de Dieu. Vous savez, ces gens qui donnent l’impression de discuter avec vous, mais qui se saisissent de la moindre de vos ambiguïtés pour faire aller vos propos dans leur sens.
Ici, rien ne suggère un relèvement physique à la fin de la Passion, pour trancher radicalement sur la question.
Paix.
Notes
Site chrétien
https://parlafoi.fr/2023/08/17/le-troisieme-jour-selon-les-ecritures/
https://biblehub.com/interlinear/isaiah/53.htm
https://mechon-mamre.org/f/ft/ft1053.htm
https://www.info-bible.org/lsg/23.Esaie.html#53
https://biblehub.com/interlinear/genesis/15.htm