vendredi 19 avril 2024

Cinq gens du doigt

Cet article a été mis en ligne en public durant la célébration du jeudi saint au moment du coucher du soleil grâce à mon téléphone.
Le titre est un jeu de mot, comme souvent, avec le nom d’une ville bretonne nommée Saint Jean du doigt lieu d’une légende autour du doigt du prophète baptiste, paix sur lui, élément typique de ses représentations  le doigt pointé vers le ciel. Au dessus, c’est…

Événement fondateur

4000 ans. Au milieu de ces 4 millénaires, un événement extraordinaire. Pour marquer le fait qu’il s’agit là de l’événement fondateur de notre civilisation, il fut décidé que l’année de naissance de celui dont il est question serait la première année de notre ère. Parmi le grand nombre de livres écrits, 4 seulement furent retenus pour le socle de ce qui constituait alors un testament. Mais 1 seul contenait le vrai récit. Et l’événement était relaté en chapitre central, le 11ème des 21 chapitres.
Un chrétien normal vous répondra simplement: »Il s’agit de la résurrection. Et le livre est l’évangile de Jean. Par contre, il semblerait qu’il y ait consensus sur le fait que Jésus soit né quelques années avant. Entre 4 et 7 ans suivant les spécialistes du sujet. »
Un instant d’hésitation et il poursuivra: » Par contre, vous faites erreur, le récit de la Passion et donc le dimanche Saint sont situés à la fin de l’évangile. »

Vous pourrez alors lui rétorquer, selon une formule bien connue un peu revisitée:
« Ce que j’ai dit, je l’ai dit. »
En clin d’oeil à la nature des véritables auteurs de l’évangile qui aiment conclure leurs écrits ainsi: J’ai dit.

Non, il n’y a aucune erreur de datation. Izatès, le fils de la veuve Hélène d’Adiabène, alias Maria de Magdala, alias la femme en rouge, est bien né en +1 de notre ère. Dans l’évangile johannique, il est affublé du surnom _azare et il est rapporté qu’il est ressuscité au bout de 4 jours. Retenez bien ce chiffre. Le chapitre qui relate ce fait est situé au milieu du livre. Il est aussi, bien entendu, Jean, le fameux disciple bien-aimé.
Le chiasme est omniprésent dans la Révélation. Il est peu étonnant que ceux qui la singent utilisent également ce procédé rhétorique pour appuyer leur propos. Ainsi, si le chapitre 11 est au centre de ce livre, nous trouvons au centre de ce chapitre ceci:

11.23 Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. 11.24 Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.
11.25 Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; 11.26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?

La croyance en l’éternité de l’âme fait parti des dogmes monothéistes. Ici, il est suggéré autre chose. Le thème de la royauté divine fait place à la nature du Christ. Dans les autres évangiles, le terme résurrection est employé uniquement pour décrire celle des derniers jours. Il n’y a aucune affirmation du type « je suis » en lien avec ce terme. A ce sujet, de manière brute, nous pouvons relever 55 mentions de l’expression « je suis » dans cet évangile. Alors que celui de Mathieu, par exemple en compte 7 ( sur 13) après tri. 4 sur 5 chez Marc. 4 sur 14 chez Luc.

Ceci étant dit, menons l’étude. Tout d’abord, à l’appui de cette théorie, nous avons:

11.3 Les soeurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui (_azare) que tu aimes est malade.

_azare et ses soeurs sont les seules personnes à propos desquelles une telle expression est utilisée. Elle est absente des synoptiques. Ensuite l’expression devient:

13.23 Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.

A savoir que le prénom Jean n’est jamais utilisé pour nommer ce disciple. C’est une tradition externe qui le nomme ainsi et lui attribue la paternité de l’évangile. C’est par ce prénom que sont connectés différents écrits entre eux. Si _azare et le disciple sont rarement confondus, c’est tout simplement par  cohérence théologique. Chacun sa place, somme toute. Ensuite, pour appuyer le propos du thème de la résurrection à propos du disciple, nous avons ceci:

21.23 Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait point; mais: Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe?

Ce passage demeure très énigmatique. Il y a ambiguïté sur la question de la mort du disciple. Il est clair qu’ici il a fallu résoudre la problématique d’une écriture postérieure à la mort de celui-ci. Si les frères pensent ainsi, c’est que la phrase peut être interprétée ainsi. L’auteur suggère donc une autre interprétation. Pour demeurer, il doit ressusciter ou bien s’incarner dans sa descendance jusqu’à la parousie. A la manière du personnage du frère dans le conte des deux frères.

Enfin, l’auteur établit une connexion fraternelle entre le Christ et son disciple juste avant de mourir:

19.26 Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils.

Comme il n’est plus du tout fait mention de Joseph, ni dans les synoptiques, nous en déduisons que Marie est veuve. Un initié le comprend aisément. Tous les éléments de base du conte sont donc présents. Deux frères, une veuve, la mort, la résurrection, la morale/comportement. Sauf un, la nature « divine » du disciple car il n’est question que de celle du frère cadet, le Messie. Il nous faut chercher cette information dans la source de référence de cette période. Voici donc un extrait des antiquités judaïques livre XX chapitre 2 de Flavius Josèphe:
https://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/juda20.htm 
(vous pouvez accéder aux versions grecques et françaises)

1. Vers ce temps-là, la reine d’Adiabène  Hélène et son fils Izatès adoptèrent les coutumes juives pour la raison suivante. Monobaze, roi d’Adiabène, surnommé Bazaios, épris d’amour pour sa sœur Hélène, s’unit à elle par le mariage et la rendit grosse. Dormant un jour avec elle, il posa par hasard sa main sur le ventre de sa femme ; dans son sommeil, il sembla entendre une voix lui ordonnant d’écarter la main de ses flancs pour ne pas comprimer le fœtus qu’elle portait et à qui la providence divine réservait la puissance et une fin heureuse. Troublé par cette voix et éveillé en sursaut, il dit cela à sa femme ; il nomma Izatès le fils qui leur naquit. Or, il avait déjà d’Hélène un fils aîné, Monobaze, et d’autres fils d’autres femmes ; mais il manifestait clairement que toute son affection allait à Izatès (Ἰζάτην) comme s’il n’avait eu que lui ( ὡς εἰς μονογενῆ τὸν).  Cela fit peser sur l’enfant la jalousie de ses frères de père et excita leur haine, parce que tous étaient affligés que leur père leur préférât Izatès.

Josèphe utilise ici le mot grec monogène, un fils unique, pour nul autre qu’un bien-aimé, comme le font à la fois l’Ancien et le Nouveau Testament, là où il  avait  plusieurs fils. Izatès et sa mère se convertissent chacun de leur coté. Le roi meurt. La reine est donc veuve. Le lien est donc établi avec cet évangile qui est le seul à employer ce terme pour qualifier le Messie. En voici un exemple classique, repris tel quel dans la liturgie:

Jean 3:16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique [τὸν μονογενῆ ἔδωκεν] (monogení), afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

 

Anecdotes de comptoir
Hélène était connue pour sa générosité envers la communauté juive, et elle a utilisé sa richesse pour construire des synagogues et des bains rituels à Jérusalem. Elle a également financé la construction d’un grand pont sur le Cédron pour permettre aux pèlerins de se rendre plus facilement au Temple. En outre, Hélène a apporté une contribution significative à la liturgie juive en offrant un grand nombre de coupes en or et en argent pour les cérémonies du Temple. Hélène est également connue pour avoir convoqué une assemblée de sages juifs pour discuter de la signification de certaines lois de la Torah. Selon la tradition, elle a posé une série de questions sur les lois de la pureté rituelle, qui ont été discutées en détail par les sages présents. Cette assemblée est considérée comme un exemple précoce de la méthode talmudique d’interprétation et de débat des lois juives. Enfin, Hélène est connue pour avoir été l’une des premières converties au judaïsme à être honorée en tant que bienfaitrice de la communauté juive. Sa conversion et son soutien à la communauté juive ont été considérés comme un modèle pour les autres convertis et bienfaiteurs.
En outre, Izates II est également connu pour avoir créé une grande pierre tombale en l’honneur de sa mère et de sa famille, qui est devenue un lieu de pèlerinage pour les Juifs.
Les pyramides sont représentées sous forme de bas-reliefs sur les murs intérieurs de la tombe (tombeau des rois).
(Ce texte a été produit par le Chat d’IA: il ne mentionne pas ses sources et elles ne sont pas vérifiables en l’état. Selon mon expérience il est capable de produire des textes truffés de fausses informations. Un peu paradoxal pour l’incarnation de la pensée dominante. il convient d’être vigilant malgré la tentation d’appuyer son propos avec une telle matière textuelle et de ne pas le prendre comme preuve tant que cela n’a pas été vérifié)

Dans les antiquités, qui est un récit partisan également, voici ce que nous lisons:
Revenue en Adiabène, elle ne survécut guère à son fils lzatès. [95] Monobaze envoya ses os et ceux de son frère à Jérusalem et les fit ensevelir dans les trois pyramides que sa mère avait fait construire à trois stades de la ville.
Les trois pyramides font clairement penser aux pyramides du plateau de Gizeh.
27.57 Le soir étant venu, arriva un homme riche d’Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus. 27.58 Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre.  27.59 Joseph prit le corps, l’enveloppa d’un linceul blanc, 27.60 et le déposa dans un sépulcre neuf, qu’il s’était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du sépulcre, et il s’en alla.
Dans les 4 évangiles, ce disciple apparaît uniquement ici sous son nom de conversion, dans sa situation sociale de noblesse. Nous voyons que bien qu’il prenne une place importante dans le 4ème évangile, il est tout de même présent dans les autres. Il est, sans ambiguïté, de la famille à qui appartient le tombeau. Si l’évangile ne fait pas mention des 3 pyramides, c’est peut-être parce qu’elles ne sont pas encore construites. La pierre roulante est le détail qui lui est propre. L’archéologie indique que ce type de fermeture était très rare à cette époque (4 pour un millier de tombes selon les données archéologiques disponibles).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tombeau_des_Rois
5. On voit dans le pays des Hébreux, à Jérusalem, ville que l’empereur Adrien a détruite de fond en comble, le tombeau d’Hélène, femme du pays : il est tout en marbre ; on y a pratiqué une porte aussi en marbre, qui s’ouvre tous les ans à pareil jour et à pareille heure; elle s’ouvre par l’effet seul de la mécanique ; et après être restée peu de temps ouverte, elle se referme : dans tout autre temps vous tenteriez vainement de l’ouvrir, et vous la briseriez plutôt.
Pausanias« Description de la Grèce », livre VIII, § XVI, 5
Pour ce tombeau, environ 10 000 mètres cubes de la pierre calcaire la plus dure et la plus compacte ont dû être enlevés au ciseau. Dès lors, il a fallu un temps très long et des dépenses énormes pour creuser ce sépulcre. Est-ce bien la pieuse Hélène qui a pu se décider à un tel acte d’orgueil posthume ? se demandait Félicien de Saulcy dans son mémoire.

La construction s’est étalée sur une très longue période. Vers 30, il n’y avait surement qu’une première salle. Le complexe funéraire final en comportait de nombreuses.

Rappel de Esaie 53.9
On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche,

L’Adiabène

Depuis maintenant plusieurs années que j’explore les possibilités offertes par le fait que Marie de Magdala soit la reine Helene d’Adiabène, je me heurte à une question de taille: pour quelle raison ce royaume à l’indépendance précaire et plutôt distant de la Judée, est-il lié de manière si étroite à l’histoire de la Judée messianique? Comment expliquer, outre la construction d’une tombe gigantesque, celle d’un palais pour la reine au sud de la »cité de David », et de deux autres pour des membres de sa descendance? Comment expliquer son emprise sur le Temple, son influence sur les rabbins? Enfin, comment expliquer cet impact aussi important dans la mémoire des judéens?
Il me semble avoir trouvé. Il fallait se placer du point de vue juif. Cette façon d’aborder les choses est ancienne. Très ancienne. A la lecture des récits bibliques, nous percevons un parti pris affirmé en faveur de Juda. Israël, ou autrement nommée Samarie se voit délégitimée. Lorsque Samarie tombe en -722, les judéens voient cela comme une punition divine. Une partie des écrits qui nous sont parvenus vont être rédigés dans cette période: la rivalité politique va prendre sa pleine dimension religieuse. A partir de ce moment là, les samaritains seront toujours considérés comme des polythéistes.
A notre époque, il existe une théorie, dite des 10 tribus perdus. C’est ainsi que des éthiopiens, les falashas, vont être rapatriés à grand bruit dans les années 70. De même, cette théorie est populaire dans les milieux protestants américains. Les 10 tribus seraient américaines. Ce fait motiverait le support parfois insensé de ce puissant pays à l’égard du pays du moyen-orient. Cela ne me parait pas totalement exclu que le président qui occupait le poste lors du transfert de l’ambassade annoncé en 2017, se voit en descendant de ses tribus, investi d’une mission divine pour le monde.
Mais si cette théorie est en mesure de provoquer des comportements aussi excessifs, force est de constater que les conditions de son existence sont en place depuis le 7ème siècle avant notre ère.
Il est donc pertinent d’imaginer que lors de la précédente période messianique, avec toute la fièvre que cela peut engendrer parmi la population et les élites, que certains aient élaboré des scénarios similaires avec les acteurs de l’époque. Les récits rapportent que la population a été déportée et remplacée. A vrai dire, ce qui préoccupe les gens, c’est la situation des élites. Or, lors du premier exil des judéens, les élites juives se sont retrouvés à Babylone. Tablant sur une dynamique similaire, nous devrions dons retrouver les élites des tribus perdues au foyer origine de l’empire Assyrien. Sargon II fait bâtir une nouvelle capitale, non loin de l’actuelle Mossoul. Cette ville se situe entre Ninive et Arbeles. Ces deux villes sont tout simplement les deux villes principales d’Adiabène.
Il y a tout lieu de croire que la théorie en vigueur dans les milieux élitistes prétendait que des descendants légitimes de la couronne royal se trouvait caché en Adiabène. Un livre tardif de nombreux siècles, le seder Olam Zoutta, mentionne les exilarques à posteriori, c’est à dire les monarques en exil. Ce livre spécule sur l’idée de la dynastie de Monobaze à l’époque messianique. Aucune explication n’est fournie.  Si la chose est exposée ainsi bien après les faits, c’est parce que cela ne représente plus d’intérêt stratégique étant donnée que la révolte menée pour les établir au pouvoir a échoué.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Seder_Olam_Zoutta

Fils de la veuve

L’expression fils de la veuve  que j’utilise pour Izatès, nous renvoie, comme vu précédemment, au mythe d’_sis et _orus. Rappelons au passage que _sis et _siris sont frère et sœur, tout comme le couple royal dans le récit des antiquités. Le point pose question.  Le point central de ce mythe est la résurrection. Tout porte à croire que ce mythe a été combiné avec le mythe des deux frères que nous avons traité dans un article.  Ceci afin de créer une version qui efface toute trace de la temporalité réelle de ce dernier, et de la raison pour laquelle il fut inventé. La version combinée était plus à même de traverser le temps pour que de nouveaux membres de la confrérie en prennent connaissance. La parti de transmission initiatique est assurée par les deux frères, et la partie inversion de la divinité est assurée par la revanche contre Seth, le dieu mauvais.

Compléments sur la tradition johannique comme réceptacle d’une tradition occulte antérieure.
Voici les informations que nous trouvons, traduit de l’anglais:

Il existe une connexion avec le culte grec d’Asclepius, par le fait que Asclepius était adoré comme Sauveur (Greek: Soter), en référence à ses capacités de guérisseur. La phrase en grec est ὑγιὴς γενέσθαι, hygies genesthai, (« recouvrer la santé »), qui n’est pas utilisé dans les Synoptiques, mais apparaît fréquemment dans des récits de guérison d’Asclepius. De même le texte du lavage des pieds, emploie le terme grec λούειν, louein, qui est le terme utilisé pour un Asclepeion, plutôt que le terme plus conventionnel νίπτειν, niptein, employé partout ailleurs dans l’évangile.
Asclepius est représenté avec un bâton autour duquel s’enroule un serpent.
Seul cet évangile dit ceci:

3.14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé,

Ce qui amène à douter de la véracité de ce passage dans Nombres. Asclepius était considéré par les grecs comme un avatar de Imhotep, l’architecte de l’ancien empire, lui même considéré comme un précurseur de Hiram, celui dont les fils de la veuve se reconnaissent officiellement.
Fort de ces différents éléments, nous ne pouvons que constater que l’évangile johannique s’apparente plus à une compilation de traditions polythéistes de diverses origines qu’à un récit issu de la Tradition de la Révélation. De la mythologie grecque, égyptienne, et nous allons le voir plus loin zoroastrienne. Sans compter la torsion de la Bible elle-même telle que nous l’avons vu dans d’anciens articles.

Dimanche

Même si le mythe égyptien  appartient à  une tradition occulte, elle possède une large partie publique, notamment au travers des arts. Il arrive parfois, à certains moments de l’histoire, que des hauts-initiés ne peuvent résister à l’envie d’exprimer leur foi inversée. Cela a été le cas d’un des plus célèbres peintres italiens de l’histoire. Il y a quelques années, un individu, avide de gloire et d’argent, a déniché le bon filon en écrivant une sorte de roman policier autour d’une peinture de la Cène. Il était question d’un code contenu dans la peinture. Le public est clairement friand du mélange du sacré et du mystère. C’est un peu le fond de commerce des fils de la veuve: le succès des mythes d’initiation tient plus à l’engouement autour du mystère plutôt qu’à la quête spirituelle. Je ne sais pas s’il s’agissait d’un contre-feu dans cette époque où tout fait surface, mais toujours est-il que mon attention s’est porté un peu par hasard sur le tableau le plus célèbre d’entre tous, celui de la dame assise. Dimanche,، je visionnais de nouveau une vidéo que j’avais trouvée il y a quelques années. Un graphiste français a écrit lui aussi un livre, avec beaucoup moins de succès. Ce n’est pas un roman, c’est plutôt technique. C’est ainsi qu’il repère au milieu du bord gauche dans les méandres d’un fleuve, basculé vers la droite, le trône d’_sis. Le trône est son hiéroglyphe: c’est ce qui la représente le mieux. Juste en dessous, il pense reconnaître un phallus, celui d’Osiris.

La peinture regorge de détails très subtils faisant référence au fameux mythe. La dame assise serait en réalité _sis, la veuve. Son immense succès dans l’emblématique musée de la capitale n’a d’égal l’engouement que la déesse suscite dans les milieux ésotériques ou prétendus, et ce, depuis des siècles. Certaines représentations de _sis avec _orus sur ses genoux font clairement penser à la vierge Marie et son fils. Mais cela ne suffit pas pour établir un lien probant entre les deux. En deuxième partie d’exposé, l’homme rapporte avoir superposé des calques de l’oeuvre. Il en aurait résulté des portraits du peintre italien plus ou moins nets qui apparaissent en divers endroits du décor. Si je vous rapporte cela, c’est parce qu’il insiste sur un détail récurrent des portraits: le doigt sur la bouche. Le doigt sur la bouche est une représentation classique des pharaons enfants. Il fait mention d’_arpocrate, qui signifie « _orus enfant », toujours représenté un doigt sur la bouche. En Hiéroglyphe: Ḥr-p3-Ḫrd
De nos jours, ce geste a pris une autre signification, il signifie le silence intimé aux initiés.

Le mythe comprend également ce détail:

Plutarque – TRAITÉ D’_SIS ET D’_SIRIS
[16] _sis, pour nourrir l’enfant, lui mettait, au lieu de mamelles, le doigt dans la bouche; la nuit, elle le passait dans le feu pour consumer ce qu’il y avait en lui de mortel, et prenant la forme d’une hirondelle, elle allait se placer sur la colonne et déplorait la perte d’_siris.

L’enfant n’est pas Horus, mais un simple mortel confié par une reine alors que la déesse recherche le corps de son mari. Ici est donc décrit le processus pour diviniser un humain. Ce qui pourrait être la promesse donnée à celui qui accepte l’initiation. L’auteur nous informe que la peinture semble évoquer un filet d’eau le long de l’index, ainsi qu’une goutte à son extrémité. Voici le détail éclairé:

En parcourant la page dédiée à _sis, je découvre ceci: La fontaine de la Régénération ou fontaine d’_sis était un monument érigé à Paris en 1793 à l’emplacement de la Bastille détruite (aujourd’hui place de la Bastille), à l’occasion d’une fête commémorant le premier anniversaire de la journée du 10 août 1792. (La journée du  est, après le 14 juillet 1789, l’une des journées les plus décisives de la Révolution française, au point que certains historiens la qualifient de «Seconde Révolution»)
Visiblement, certains se croyaient déjà arrivés (ceci est une quenelle privée destinée aux initiés).
Tandis que les lieux de culte sont réquisitionnés et les chrétiens persécutés, le symbolisme païen s’étale au grand jour sans aucun complexe. Si depuis, ils ont compris qu’il était dans leur intérêt de ne pas trop s’exposer, la république use néanmoins de nombreux symboles tel la Marianne au bonnet phrygien ou la devise maçonnique au fronton de tous ses monuments.
Rappel: le jour épagomène du 14 juillet célébrait la naissance d’Osiris dans le calendrier égyptien.
En 1811, le premier empereur va ajouter la déesse voilée au trône sur la proue du bateau du blason de la ville de Paris, ainsi que ses abeilles et une étoile à 5 branches. Salade, tomate, oignon.
Enfin, j’émets une hypothèse: le nom de la grande pyramide est akhet khoufou, c’est à dire l’horizon de Khoufou. Le hiéroglyphe décrit le lever de soleil se levant entre deux montagnes. Il ressemble fortement à la coiffe de la déesse dans certaines représentations tardives: un disque solaire entre deux cornes. Ces représentations sont apparues lors de la période du Nouvel empire, liée à la Révélation. Il est fort possible que dans la tradition occulte, les cornes renvoient donc au siège de la renaissance solaire. Ce serait la promesse que le diable a fait aux hauts-initiés: la résurrection. Il suffit alors de suggérer aux candidats à la cession de leurs âmes, tout bouffis d’orgueil, qu’ils sont la réincarnation de tel ou tel personnage important de l’histoire. C’est comme cela que nous avons des stars de la pop américaine qui s’étalent en couverture des magazines déguisées en reine Néfertiti.
Partant de là, nous comprenons la raison de la présence des 3 pyramides sur la tombe royale. Ces objets sont en réalité des marqueurs géographiques: ils indiquent le lieu où les divinités solaires vont se relever de la mort. La doctrine occulte de la  famille royale englobe donc bien le culte d’_sis.

Lundi

Le lendemain, n’arrivant pas à amorcer un nouvel article à l’aide de nouveaux éléments à ma disposition, je décide de les ajouter à l’intérieur d’un ancien article: bayt Tur. Il me semblait que l’emplacement était judicieux pour décomposer le nom Assuréus du livre d’Esther. Voici l’extrait (modifié depuis):

Le livre d’Esther en témoigne. outre le nom des deux protagonistes, qui font référence à _shtar (_sis) et _arduk, nous avons ce fameux roi, que les rabbins identifient parfois au Créateur: Assuréus. J’ai choisi de conserver les noms, sinon cela deviendrait incompréhensible. La traduction en français est plutôt pertinente, quoique incomplète. En effet, le nom hébreu est: A’hashverosh — en hébreu אֲחַשְׁוֵרוֹשׁ (Aʾhašveroš). En préfixe, nous reconnaissons akh, qui  signifie frère. En ajoutant le alef que l’on ôte en accolant les deux mots, nous avons le mot ašver. Si l’on utilise le vav en tant que voyelle, le mot devient ašouer ou ašour. Nous retrouvons le français _ssur. _ssur est la divinité principale de l’Assyrie. _arduk est lié à Babylone. Les deux divinités vont finalement se confondre et s’échanger selon les époques, toujours à Babylone.
La dernier terme de l’assemblage serait donc Ourous. En français, c’est beaucoup plus parlant, puisque cela donne Ouréus. Nous reconnaissons l’
_ræus, c’est à dire le dieu serpent égyptien que l’on trouve en bonne place sur le front des rois.
Cela donne une sorte de fusion fraternelle entre _ssur et l’_uréus. De cette même fraternité au fronton des mairies, entendons-nous bien. Une « fratrie » qui incarne la synthèse des deux aspects du mal. Mais elle ne peut agir seul. Elle doit donc être secondée dans chaque facette. _sis est une «nouvelle recrue», elle vient d’être importée dans la ville dont le nom signifie «porte des dieux», bab ël. Le livre débute par son mariage. Son potentiel de séduction est bien plus grand. _arduk sera toujours second. Mais il accepte difficilement sa place et il y a une lutte de pouvoir. Il n’entend pas se soumettre à Haman, l’exécutant du roi. _arduk s’était imposé comme le dieu principal lors de l’accession au pouvoir de Nabuchodonosor. Le nom de ce roi va donc être repris des siècles plus tard par celui qui va être la cause du premier exil des juifs. Ce rapport d’importance entre les deux entités nous renvoie à celui entre Magog et Gog. Le premier est bien plus conséquent en terme de nombre d’adeptes et de rayonnement. Ces différences de facette du mal, nous pouvons les identifier dans les deux personnages. Dans la tradition biblique, le mal promet à l’homme de s’élever à la place de Dieu. Esther est élevée au rang de reine, considérant qu’une certaine interprétation établit une analogie du roi avec le Créateur, et le récit montre qu’elle ne s’est jamais désavoué de cette situation sociale. Tandis que de l’autre coté, c’est le refus de se prosterner  de Mardochai qui déclenche les hostilités. Cela nous évoque clairement le refus de se prosterner du Shaytan face à l’homme dans le Coran. Cela ne signifie pas pour autant que l’homme soit du coté d’Haman. L’homme dans sa globalité, ou l’assemblée des croyants, n’est qu’instrumentalisé dans ce récit. En réalité, il est absent, comme l’est le Créateur dans sa Parole et ses miracles. Il ne s’agit que de dépeindre la dissonance interne du mal, et d’en décrire les deux aspects irréconciliables. Le mal parle au mal. Le Créateur réalise ici une mise en abyme parfaite.

Mardi

Le lendemain, au cours d’une discussion, je faisais un jeu de mot en rapprochant « kiné » et Edgar Quinet. Comme tout le monde, je ne le connais pas plus que ça. Ce n’est qu’un nom sur des plaques dans la multitude de la capitale. Comme souvent dans ce genre de situation, je jetais un coup d’oeil sur la fiche wikipédia afin d’en apprendre un peu plus sur ce personnage dont la visibilité du nom est inversement proportionnelle à sa popularité. Au bout de quelques secondes, je tombe sur le titre de l’un de ses livres majeurs: Ahasvérus. Je comprends alors que je ne suis pas arrivé là par hasard. Il est clair que je n’aurais jamais pu tomber sur ce titre autrement car l’orthographe utilisé par l’auteur est une sorte d’hébreu modifié.

En parenthèse, et en lien avec le thème du moment, l’IA. Voici ce qui est dit à propos de Quinet:

Edgar Quinet est connu de nombreux écoliers pour une dictée, celle de son texte Aucune machine ne vous exemptera d’être homme (La Révolution religieuse au xixe siècle) où il met en garde contre la croyance naïve en un progrès des transports mécaniques et des communications que nous n’aurions plus qu’à attendre pour voir arriver le paradis sur Terre. L’auteur avertit que «plus ce progrès se développe, et avec eux les pouvoirs, plus les hommes devront être vigilants à ce que ces pouvoirs ne soient pas tournés contre eux par des personnes inciviques ou malveillantes». Il cite l’exemple de Caligula et des magnifiques voies romaines qui couvraient tout l’Empire et ne servaient plus qu’à «acheminer à ses quatre coins les ordres d’un dément».

Mercredi

Le livre est en accès libre, je commence à le lire, ainsi qu’une étude d’un auteur moderne. Le style est rebutant. Il apparaît clairement que l’auteur abuse des métaphores. Il s’agit bel et bien d’un récit crypté. L’homme est un fils de la veuve reconnu. Il assume pleinement. Si l’homme est classé parmi le camp républicain au début du 19ème siècle, c’est à dire comme l’équivalent du parti socialiste du 21ème, voire insoumis, il se définit comme un croyant en Dieu, le Dieu chrétien. A la nuance près, que bien qu’il soit catholique, à la différence de sa mère protestante, il se dit anticlérical. L’Islam ne serait selon lui qu’un culte porté par des populations barbares. Il porte d’ailleurs un regard critique sur la faible dimension spirituelle apparente de la révolution. Il faut voir là que l’homme déplore que les petites mains du chaos sont des gens du peuple et que, par définition, ils sont tenus loin des enseignements des initiés. Nous sommes vers 1830, juste après le premier empire. Période qu’il déplore. Ce qui nous montre que le clan illuministe est divisé sur la question de la gouvernance. C’est un auteur de son temps, mais le livre traite de l’histoire du monde. Du rapport de l’homme à Dieu. Il est en 4 parties et s’achève par le Jugement dernier. Le décor est planté!

Comme vous l’avez vu, j’utilise régulièrement le terme « Ordre » pour définir la partie cachée des hauts-initiés de la confrérie. Il semblerait que ce soit plutôt pertinent. Après une première analyse, il m’apparaît que l’Océan désigne l’Ordre en reprenant son O majuscule initial. Selon l’auteur, l’Ordre traverse le temps. L’Ordre accuse Dieu de l’avoir trahi. Pour qui sait lire entre les lignes, certains éléments trahissent le dualisme, l’inversion des écritures, la promotion d’une contre-révélation.
Bien sur, tout cela reste subtil et, le style aidant, les accusés sauront nier les faits. En effet, la lecture, démunie des clefs, est insupportable. Les heures passent, rien de probant ne me tombe sous la dent. Je commence à désespérer de n’avoir pas trouvé ce qu’il fallait trouver.

Et puis voilà que dans les toutes dernières pages, apparaît un tout petit détail. Un détail perdu au milieu de toute cette prose indigeste. Un détail qui serait passé inaperçu aux yeux de quasi tous les lecteurs. Oui, Dieu est mort. Oui, il y a une certaine Rachel, que l’on pourrait identifier au peuple juif, qui est tombé amoureuse de notre cher Ahasvérus.
Oui le Christ s’adresse à lui en familier. Oui, il lui pardonne à la fin du jugement alors qu’il l’avait maudit à la croix.
Mais on ne saurait dire qui est réellement Ahasvérus. Serait-il l’adversaire?
Page 510, voici un échange:

LE CHRIST.
Regarde, si tu me reconnais ?
AHASVÉRUS .
J’ai déjà vu ces yeux qui flamboyaient, et ces lèvres qui me disaient: Sois maudit !
(…)
LE CHRIST .
Quand tu rencontrais un passant, que lui disais-tu?
AHASVÉRUS .
Si je rencontrais un passant, je lui disais, en marchant par mon sentier: Je suis un voyageur qui marche jour et nuit dans la ville du genre humain, sans trouver ni banc, ni table pour m’asseoir.

Il semble condamné à errer sans repos.

LE PÈRE ÉTERNEL, au Christ.
Ahasvérus est l’homme éternel. Tous les autres lui ressemblent. Ton jugement sur lui nous servira pour eux tous. A présent, notre ouvrage est fini, et le mystère aussi .

Emporté dans sa prose, heureux d’être arrivé enfin aux dernières lignes de sa rédaction, l’auteur s’est donc trahi par un détail, qu’il prétend tiré des évangiles. Ou bien l’ajout est intentionnel afin de délivrer un message à ceux qui auront eu le courage de lire jusque là. Toujours est-il qu’il n’en est rien. Vérification faite, ce détail est absent des 4 évangiles. Ainsi il écrit page 542:

L’ÉTERNITÉ .
Avec ta plaie plus profonde à ton côté, les pieds dans l’enfer et la tête au firmament, reparais, ah! reparais sous mon toit dans l’assemblée des mondes, un doigt sur ta bouche, comme tu fis à l’assemblée de tes apôtres, dans la maison de Magdelaine.

.

Preuve que la veuve est  uniquement la mère de l’architecte Hiram pour les bas-grade, et _sis pour les hauts-initiés. Laïcité pour les uns, dualisme avec inversion pour les autres. Initiation par la mort à soi-même en incarnant l’architecte en vue de devenir un homme nouveau pour les uns, croyance en la réincarnation d’un personnage célèbre pour les autres. Moralité et reconnaissance sociale pour sa droiture pour les uns, dépassement des codes et appartenance à l’élite déconnectée pour les autres. Toutefois, on peut légitimement se questionner quant à se définir pour l’ensemble du groupe comme « fils de la veuve », plutôt que « frères de l’architecte » par exemple, dans la mesure où la veuve, la mère d’Hiram, est un personnage anecdotique et anonyme.

La parabole du pauvre _azare
Pour en finir avec le dogme de la résurrection dans le christianisme:

Il est quasi unanimement admis qu’il n’existe aucun lien entre le personnage de la parabole et le disciple.

1.Le seul nom qui apparaît dans une parabole dans tout le corpus des 4 évangiles est _azare. Ce fait suffit à éveiller notre curiosité et à investiguer sur cette parabole.

2.Il est couvert d’ulcères. Il a donc la lèpre. Cela nous rappelle le sort réservé au Samiri et à sa mère après le veau d’or.  Un indice de plus que nous sommes sur la bonne piste.

3.  Le récit de Luc se termine ainsi:

29 Abraham répondit: «Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent». 30 Et il dit: «Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.» 31 Et Abraham lui dit: «S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader par quelqu’un qui ressusciterait des morts.»

La parabole est claire: la tradition prophétique antérieure est prépondérante. Les mécréants ne sauraient suivre un ressuscité seulement. Cela nous renvoie à ces fameux versets de la sourate al Isra:

17.90 Et ils dirent: «Nous ne croirons pas en toi,  (….) ou que tu fasses venir Allah et les Anges en face de nous ; 93 ou que tu aies une maison [garnie] d’ornements; ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu’à ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire.» Dis-[leur]: «Gloire à mon Seigneur! Ne suis-je qu’un être humain-Messager?»

Qui nous renvoie à la fausse interprétation donnée à son premier verset afin de légitimer le Miraj.

4.Un autre détail de la parabole attire mon attention. Il est aussi question de doigt. Cela nous rappelle le doigt dont se sert _sis pour nourrir son enfant:

16.24 Il s’écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie _azare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.

Je replace ici l’extrait de Plutarque:

_sis, pour nourrir l’enfant, lui mettait, au lieu de mamelles, le doigt dans la bouche ; la nuit, elle le passait dans le feu pour consumer ce qu’il y avait en lui de mortel, …

5. En dehors de l’évangile johannique qui est le seul à utiliser le terme grec  monogene pour établir un lien entre le Messie et le Créateur, seul celui de Luc emploie ce terme, mais pour d’autres personnages. Nous le retrouvons dans 3  situations différentes. La résurrection du fils d’une veuve 7.12, d’une jeune fille 8.42, et la guérison d’un fils possédé 9.38. Difficile de conclure. Faut-il voir là une allusion aux frères :. ? Si ce n’est pas un anachronisme.

6. d’envoyer _azare dans la maison de mon père; car j’ai cinq frères.
Faut-il voir ici une allusion aux cinq frères qui président les tenues en loge? Il n’est pas forcément utile d’opposer à cette interprétation qu’il s’agirait d’un possible anachronisme. Car, il est fort possible que cette parabole n’a à être décodée ainsi que par notre temps. Ce ne serait d’ailleurs pas la seule.

Credo

Le credo  chrétien, quant à lui, renvoie à 1 Corinthiens:

15.4 qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;

Cela ne renvoie à rien d’autre. Vérification faite, la maison-mère ne fournit pas d’information supplémentaire. Selon ce que j’ai pu entendre d’une conférence se voulant exhaustive, la seule référence scripturaire serait le verset 53.10 d’Esaïe.

La version chrétienne est:

53.10 Il a plu à l’Éternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l’oeuvre de l’Éternel prospérera entre ses mains.

Encore une fois, les … sont la marque de la torsion des écritures. Voyons la traduction rabbinique:

10 Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies, voulant que, s’il s’offrait lui-même comme sacrifice expiatoire, il vît une postérité destinée à vivre de longs jours, et que l’œuvre de l’Éternel prospérât dans sa main.

La postérité dont il est question est évidemment spirituelle, c’est tout simplement l’Eglise. Elle prolonge ses jours. Mais il va falloir plonger dans l’hébreu afin d’en avoir le coeur net.

וַיהוָה חָפֵץ דַּכְּאוֹ, הֶחֱלִי–אִם-תָּשִׂים אָשָׁם נַפְשׁוֹ, יִרְאֶה זֶרַע יַאֲרִיךְ יָמִים; וְחֵפֶץ יְהוָה, בְּיָדוֹ יִצְלָח

Nous gardons: Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies, (…), et que l’œuvre de l’Éternel prospérât dans sa main.

La partie qui pose question est donc:

‘im-tasim asam nafsow yireh zer’a yaarik yamim

En mot à mot, cela donne:

Si (il) fait péché son âme  (il) voit postérité (il/elle) prolonge  jours

Il n’y a pas de possession sur le mot « jours ». Il n’y a pas de « et » entre les deux verbes. Tout se joue sur le sujet de yaarik. Etant donné le « si », nous sommes dans le conditionnel. Offrir son âme pour les péchés n’implique pas de prolonger des jours, au contraire. La traduction du rabbinat est donc correcte. Les chrétiens ont donc bien tordu les écritures pour faire apparaître cette fausse doctrine de la résurrection.

 

Jeudi

Le point central de la Révélation est la Table Céleste du jeudi Saint.

La Pâque est célébrée après la tombée de la nuit, le 14ème jour du mois lunaire du début de printemps. La semaine qui suit est la semaine de fête des azymes (les pains sans levain). Or voici le commandement originel:

Exode 12.15 Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, il n’y aura plus de levain dans vos maisons; car toute personne qui mangera du pain levé, du premier jour au septième jour, sera retranchée d’Israël.
12.16 Le premier jour, vous aurez une sainte convocation; et le septième jour, vous aurez une sainte convocation. On ne fera aucun travail ces jours-là; vous pourrez seulement préparer la nourriture de chaque personne.

Il est à noter que selon les paramètres, le vendredi de la crucifixion correspondait au premier jour de la semaine et devait donc être chômé. L’argument qui consiste à dire que l’on a décroché le corps avant l’entrée dans le Sabbat pour ne pas enfreindre la Loi serait donc invalide: le 15 Nissan est équivalent à un Sabbat.
Quant à la fête en elle-même, le texte est clair: mise en garde stricte pour toute la semaine suivante. Et ceux qui témoignaient de l’accomplissement étaient prévenus:

16.6 Jésus leur dit: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.

Il fallait donc qu’une semaine entière s’écoule après la Cène afin que tout soit VRAIMENT accompli. Du levain s’est introduit. Considérez comme la pâte a levé!

Mise à jour d’un ancien article:

Résurrection