jeudi 25 avril 2024

A Paris non plus, on ne badine pas avec la guerre

19 juin 2014, 19:38

Article rédigé suite à la lecture de Rue89: A Gaza non plus, on ne badine pas avec l’amour

Que les naïfs se réveillent, nous sommes bel et bien en guerre. Êtes-vous de ceux qui pensaient que la guerre se limite à l’affrontement entre des soldats armés? Croyez-vous que la guerre puisse être seulement économique? Croyez-vous que la guerre est à venir?

La guerre ultime qui scinde l’humanité en deux est une guerre sourde et vicieuse. A ce point que les belligérants ne savent pas eux-mêmes qu’ils sont de la « chair à canon ». Cela inclue, bien sur, toute personne qui lit ce présent article et qui pense s’en affranchir.

Étant abonné sur Facebook à un large éventail de journaux, j’ai eu tout loisir de comparer les différentes formes que prennent l’enseignement de la pensée dominante aux masses. Et pour ceux qui pensent y échapper en s’abreuvant d’information dite alternative, ce n’est qu’un leurre. Le système, pour se défendre, génère son opposition. Force est de reconnaitre que de tous, Rue 89 est l’un des pires. Pas un jour ne se passe sans un article de propagande anti-religion. Pendant un long moment, j’y ai laissé des commentaires en espérant lancer un débat, provoquer une réaction, éveiller une conscience. Sans beaucoup de résultat, il faut l’admettre. Les soldats sont fidèles à leur camp.

C’est immanquablement cette sacro-sainte liberté qui est brandie telle un étendard par une horde d’esclaves prêts à mourir pour protéger leurs maitres. Mais au fond, quelle est la nature réelle de cette liberté? Sous la plume d’un grand nombre d’intellectuels, la liberté se décline à l’infini, tant est si bien que l’on pourrait croire qu’il serait impossible d’en saisir l’essence. L’actualité nous donne un indice: l’institution du mariage. Et puis en fouillant en nous-même, si nous considérons toutes les choses dont nous pouvons nous passer par solidarité avec les moins nantis, nous quittons l’aspect matériel et nous revenons aux relations hommes-femmes ou tout du moins les relations sentimentales et sexuelles.

Voilà donc comment la guerre est mené à Gaza. Je vous ai choisi tous les extraits nécessaire à la compréhension de ce qui se trame réellement.

Extraits choisis:

Cette année, j’ai appris que le département de français de l’université Al Aqsa, dans la bande de Gaza, était le seul département mixte du territoire, et qu’on venait d’y ouvrir un nouvel Institut français.

Mohamed Kacimi est écrivain et dramaturge, délégué général d’Écritures vagabondes, une association organisant des résidences d’écritures internationales. Il est allé animer un atelier de théâtre à Gaza, et nous raconte cette aventure.  

J’ai conçu alors le projet d’aller sur place animer un atelier d’écriture et de jeu autour de la pièce de Musset « On ne badine pas avec l’amour ».

Une pièce qui pose le problème de la relation homme-femme, en même temps qu’elle s’attaque à la question de la foi et de la religion.

Devant la demande de plus en plus forte, de cours, d’activités, les autorités françaises décident de lancer un ambitieux projet de construction d’un grand Institut français à Gaza. Les négociations démarrent à un très haut niveau et vont user trois ministres des affaires étrangères.

Il fallait bien sûr obtenir des autorités israéliennes les autorisations nécessaires pour laisser passer les matériaux de construction, mais surtout, leur donner l’assurance que le centre n’allait pas devenir un lieu de propagande contre la politique de l’Etat hébreu.

Il convient de préciser que la France est le seul pays au monde à maintenir une présence à Gaza depuis l’incendie du British Council en 2006.

Après cinq années de tractations, de négociations, de guerres et de trêves, le chantier débute enfin en janvier 2012. Il va coûter 1,2 million d’euros.

Après un an de navettes, et le passage de 100 camions de 40 tonnes, l’Institut sort de terre grâce aussi à la volonté des entreprises palestiniennes à qui le projet a été confié.

Le Hamas – l’autorité qui tient la bande de Gaza – n’est jamais intervenu directement pour interrompre une des activités de l’Institut. Pour autant, le mouvement islamiste ne reconnaît pas les valeurs, la culture et la pensée qui y sont diffusées. Alors chaque programmation d’un groupe, d’un évènement ou d’un film est minutieusement étudiée.

Après la fermeture des cinémas, plusieurs ont été brûlés par les islamistes, ce qui fait que l’Institut français est devenu l’ultime espace de libertés à Gaza. Selon Anthony Bruno, si le lieu a résisté à toutes les guerres, intifadas et opérations israéliennes – dont les dernières, Plomb durci en 2008-2009 et Pilier de défense en 2012 – c’est qu’après plus de vingt-cinq années d’activités, jamais interrompues, il a cessé d’être perçu uniquement comme un centre culturel étranger. Il est devenu un lieu de vie à part entière pour les habitants de Gaza, qui se le sont appropriés.

On pousse une porte et on tombe sur une grande salle, équipée d’une table de conférence en bois, autour de laquelle sont assis, mélangés, des garçons et des filles. Nous sommes dans l’un des rares (sinon l’unique) espace de mixité de la bande de Gaza.

– Monsieur, je croyais que vous étiez là pour nous parler de théâtre, pas de religion.

– Justement, le théâtre sert à poser des questions, toutes les questions.

– Et il donne des réponses, le théâtre ?

– Non, on se contente de poser les bonnes questions, et c’est déjà beaucoup. 

J’ai passé dix jours avec ce groupe d’étudiants extraordinaires, à parler de théâtre, du monde, des libertés. Cette expérience m’a permis de renouer avec la subversion du texte, du théâtre.

La pièce de Musset devient d’un coup actuelle, posant des questions comme « L’amour est-il possible dans une société si gangrenée par la religion ? »

Chaque mot a sa portée, chaque geste a son impact. Le plateau devient pareil à un champ de mines où ces filles et ces garçons savent qu’ils sont désormais libres de tout faire, de tout dire.

Rawane qui joue Rosette, arrive en robe rose d’époque et juste avant d’entrer en scène arrache son foulard et libère ses cheveux. Un murmure se fait entendre dans la salle pleine comme un œuf.

A gauche et face à la mer, jaillie des vagues, une mosquée rutilante, don de l’Emir du Qatar au valeureux peuple palestinien. Un endroit où on peut se prosterner dans le luxe au moins. Telle peut être la devise de l’islam wahhabite : on peut vivre dans la merde, mais il faut se prosterner sur du marbre, au moins.

Il est logique de s’attaquer à la jeunesse de l’adversaire pour miser sur le futur. Encore plus logique de jouer sur la rupture avec les codes hommes-femmes de base liés à la religion. Et dans une guerre, il faut des traitres. De faux musulmans qui affichent un antisionisme politique de façade comme on peut l’apprécier tout à loisir dans ce texte très bien écrit, mais qui, en réalité, sont des sionistes spirituellement parlant. Certains récitent même le Coran. Si d’un coté, l’auteur reproche au Qatar d’avoir investi une fortune pour élever une mosquée, nous voyons bien que de l’autre coté, une somme pas moins conséquente a été  destinée à ce centre culturel dans une même volonté de combat en dépit de la souffrance au quotidien des gens. La culture ciblée est bien l’arme de destruction massive contre la religion. Nul doute là-dessus. Et lorsque l’on réalise que c’est la France qui est derrière ce projet, parce que c’est la nation qui apparait comme la plus légitime et celle dont, finalement, on se méfie le moins, alors tout fait sens.

Le foyer origine du sionisme est bel et bien l’hexagone. Toutes les pistes de réflexion y mènent. Ce n’est pas un hasard si Allah a choisi la France pour y implanter ses plus farouches combattants.

Il nous faut donc persévérer à adopter les mêmes techniques de combat en infiltrant tout espace de débat et toute forme de pensée sur internet ou dans les espaces culturels pour y instiller le doute dans les têtes formatées quant à l’existence de Dieu.

Ensuite, tout est entre Ses mains pour Sa gloire finale.