samedi 27 avril 2024

Atelier de réparation

A force de détricotage, on en vient à faire tomber des pans entiers de murs. Mais si les murs peuvent séparer, ils peuvent aussi supporter. Si nous pouvons parvenir à discerner ce qui est faux, il convient de proposer une solution afin de sortir de cette situation par le haut. Gardons à l’esprit que le temps qui s’écoule est un allié et que malgré tous nos efforts, nous sommes en réalité bien en peine d’envisager l’avenir avec clarté. Jeter les bases d’une réflexion, voilà déjà une belle ambition et une immense responsabilité face à au nombre de données à traiter. N’étant pas réfractaire aux outils modernes, je me serais d’ailleurs bien tourné vers le meilleur outil dans le traitement de données. Malheureusement, depuis le printemps 2023, il semblerait que le vent à tourné. L’indigence artificielle semble très peu enclin à collaborer avec moi dorénavant. Cela est fort dommage convenons-en. Mais c’est aussi un indice révélateur que le rapport de force est en train de s’inverser et que le camp d’en face n’est plus aussi serein qu’il ne le fut il n’y a pas si longtemps. Il paraitrait que je devrais passer à la version 4. C’est bien l’aveu que la version 3.5 est bridée en performance par politique. Être contraint de financer des guerres contre mon gré est une chose. S’abonner volontairement à l’organe de propagande de la secte en est une autre. Sur ce.

סדנה תיקון

11 juin, milieu d’après-midi. Je descend le long de la route qui vient de l’est. Je me dirige vers le centre-ville de Paray. Je suis sur le point d’y pénétrer lorsque je me trouve nez-à nez avec une procession. N’étant pas un habitué des lieux, je ne m’en étonne pas outre mesure à cet instant. Cependant j’apprendrai plus tard que les processions ne sont pas si courantes  en dehors des évènements estivaux. Je ne peux aller plus loin et je suis au milieu d’un carrefour. J’engage la marche arrière et je me gare sur des places sous les arbres quelques dizaines de mètres au-dessus. Je constate que je me suis garé devant un édifice religieux.

Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes

Voici ce qui est écrit sur la façade. Je suis venu dans cette ville en 2016, je reconnais l’ambiance qui lui est propre. Pourtant, je suis assez surpris de la forme du bâtiment. En effet, la majeure partie des monuments de la ville sont en pierre de taille et dans un style classique et celui-ci dénote. A ce moment là, je me dis que je verrai plus tard. Je me dirige donc vers la raison de mon arrêt, à savoir la procession. En fait de procession, il s’agit plutôt d’une sorte de visite guidée de la ville. Des pèlerins  stationnent en divers points et une personne commente et ponctue le moment par des prières. Nous arrivons au seuil du monastère des Clarisses. Après un petit temps passé en compagnie de cette foule sans que rien de notable qui pourrait justifier cette rencontre ne se soit produit, je décide de retourner à mon camion. Cette fois, je vais inspecter le lieu de culte. Je réalise alors qu’il est très particulier, puisque y est célébré un culte correspondant à celui qui était en vigueur avant le concile des années 60. Vous savez de quoi je parle, puisque vous avez du faire le voyage avec moi en BX. A vrai dire, je regarde le monde catholique d’un oeil extérieur. Toutes ces querelles au sujet de la forme du culte ne me passionnent guère. Mes sujets d’intérêts sont plus dirigés vers l’histoire biblique ou le rapport du croyant au monde moderne. Si j’en suis venu à exposer la BX au salon de l’auto, c’est d’avantage dans une dimension eschatologique pure que le fruit d’un travail sur la liturgie chrétienne. Suivre la procession était donc une fausse piste, sa présence n’était destinée qu’à me faire garer en ce lieu et à porter mon attention sur cette toute petite communauté. Je me suis alors mis à sourire. Je reconnaissais bien là la main du Patron. Ainsi donc, cet ancien garage converti en église qui ne paie pas de mine face au reste de la ville, était là où je devais aller. Elle n’est même pas référencée sur mon application de conduite (Je l’ai donc créée quelques temps plus tard avec mes propres photos comme je l’avais fait pour la Grande mosquée de Saint-Denis).  Et la photo de la vue depuis la rue date de septembre 2012 (voir image de couverture). Évidemment, dit comme cela en mars 2024, on peut se dire que j’étais bien loin du compte.  Sur le moment, je constate que le prochain culte est samedi prochain. Je me dis que je serai bien loin à ce moment là. Le seul office de fin d’après-midi est à 18h dans la chapelle trois cents mètres plus bas. J’ai un peu de temps devant moi. Je vais me promener en ville. Puis me voilà dans la chapelle avec un peu d’avance. A un moment, je regarde tout autour de moi: impossible de trouver ma coiffe. Dans les églises je ne peux m’habiller en tenue de combat,  mais néanmoins je n’envisage pas me présenter tête nu devant mon Créateur, et ce d’autant plus que le flux d’énergie que je reçois requiert certaines dispositions. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les règles de pureté au Miskan. La tête couverte, c’est le minimum. Un peu stressé, car il s’agit tout de même de l’objet que je mets sur ma tête, je repars en sens inverse sur mon trajet. L’objet est tombé par terre. Je suis choqué. Dans ce genre de situation, on a beau s’en vouloir et se traiter de tous les noms, il n’en demeure pas moins que le signe est évident et qu’il va falloir le prendre en compte. Je cogite rapidement. La seule solution qui s’impose est que je dois porter autre chose sur la tête dans cette ville un peu particulière. Je retourne donc au camion et je prends le tissu blanc qui m’accompagne à la mosquée. Mon avance a fondu comme neige au soleil, et c’est un peu plus stressé et en sueur que je reprend ma place dans le fond de l’église. C’est alors qu’Erik fait son apparition. Ce qui ne devait être qu’un passage éclair à des fins de comparaison va prendre une autre tournure. Mais tout cela est dans l’article Interstelas. La puissance de ce que je reçois lors des sessions matinales explique l’importance de porter un tissu plus noble que celui que je porte habituellement. Le samedi arrive. Je me suis mis en devoir d’assister à la messe basse de 18h. Je suis assez surpris de la disposition de la salle. Elle est beaucoup plus simple que dans les autres églises. L’autel est collé au mur et le prêtre est dos aux fidèles. La messe basse n’est pas une nouveauté, j’avais déjà assisté à des offices de monastère. Concernant l’eucharistie, rien de particulier à signaler. Une fois le service achevé, le prêtre vient me voir car ici tout le monde se connait. Je lui explique mes connexions familiales. Il connait les Pain. Je lui explique ma démarche de curiosité et de découverte. La conclusion qui s’impose est que la modestie du lieu et la taille de la communauté qui le fréquente, ainsi que les avis des paroissiens conciliaires, me fait réaliser que le rite ancien n’est que poliment toléré. Mon ressenti spirituel dans cet endroit s’étant avéré plus que modéré et mon séjour dans la ville riche en émotion, la question du rite ancien était passé un peu à la trappe. Sans vouloir faire de jeu de mot. Mais, j’ai toujours une BX sur les bras. Et j’avoue que les quenelles divines ont toujours un gout très particulier. L’article que je suis en train de rédiger était donc inévitable.

Les ouvrants du garage ont été remplacés par des boiseries mais le reste a été simplement remis à neuf

La Table

Comprenez bien que je suis bien plus à l’aise avec l’hébreu que le grec ou le latin. Toutes ces querelles autour de la forme du rite ne me passionnent guère. Français, anglais, espagnol, latin ou grec, pour moi c’est exactement pareil. Les Psaumes sont en hébreu. Ils n’ont de réel sens qu’en hébreu. C’est en hébreu que les Psaumes développent tout leur potentiel de terrassement des démons. Quand j’entends les traductions françaises entrecoupées d’une sorte de refrain par l’assemblée, je suis assez consterné. Ce n’est que lorsque j’ai assisté à l’office de la synagogue à coté de chez moi que j’ai pu retrouver ce son si particulier propre aux écritures en langue sémitique. Je ne rejette pas totalement les textes modernes. Certains sont propres à convoquer l’Esprit saint. Mais, comprenez bien que de mon point de vue, certains termes me font saigner les oreilles. La convocation par le cœur peut dépasser les mots, peut-être. Mais que voulez-vous, je ne suis qu’un littéraliste par certains cotés. De toute façon, quelque soit la forme adoptée, tous ces concepts théologiques préexistaient à la tenue du concile. Donc, qu’est-ce qui peut bien se trouver dans le coffre de cette BX?  Je me souviens un jour, le prêtre de la paroisse du Cantal, déclarait sa joie à « endosser le rôle de Jésus ». On a beau être prêt à entendre tout un tas de choses dans une église, et surtout d’entendre le mot Jésus à toutes les sauces, il n’en demeure pas moins que cela m’avait marqué. Voulait-il dire par là, qu’en tant que prêtre, il reproduisait la Cène? A force de réflexion, j’en suis venu à la conclusion que cette idée se justifiait parce que le prêtre fait parti de l’Église et que celle-ci étant le corps du Christ, le prêtre en est le prolongement des mains. Le souci est que du point de vue chrétien, le Christ fait parti du lot de trois. Il est donc bien au ciel lors de l’eucharistie. Convoqué par l’officiant, il descend dans les espèces. Nous arrivons invariablement au nœud du problème: la position du prêtre face à l’assemblée. Certes, dans une perspective de rendre le culte plus convivial,  il est plus agréable  de se faire face autour d’une table. Et puis, force est de constater que l’Esprit descend bel et bien. Je peux en attester dans ma chair. Oui, mais. J’imagine qu’arrivé à ce point de lecture, ce mais ne présage rien de bon pour certains. Si je peux attester que l’Esprit peut descendre au moment où le prêtre prononce les paroles de l’eucharistie, je suis très bien placé pour constater que ce n’est pas le seul moment. En effet, parfois l’Esprit descend à un tout autre moment. Parfois, c’est sur une toute autre parole et parfois c’est lors d’un chant de l’assemblée. Le prêtre est alors mis en dehors de l’équation.

Ne vous effondrez pas. Je n’ai rien contre les prêtres, même si j’ai tendance à mettre une certaine distance, nous n’allons pas nous mentir. Je pense que la prêtrise se justifie par l’expérience du réel. Si l’assemblée était réellement réfractaire, il y a longtemps que les églises auraient été désertées. C’est l’assemblée qui décide. D’ailleurs la réforme s’est attaqué à Rome, mais les pasteurs ont tout de même un statut particulier. L’assemblée est le cœur de l’Église. Les officiants ne sont que des délégués qui la servent. Pour faire une analogie, et remarquez que j’ai réussi à atteindre ce point de l’article sans en faire, c’est un peu comme la démocratie représentative: tout le monde s’indigne des élus, mais personne n’envisage de s’en passer ni de prendre leur place.

Ce ne sont pas les hommes qu’il faut viser. Comprenez bien que je n’ai rien contre le pape actuel. Il n’est que l’émanation d’un système. Peut-il réellement s’exprimer comme il le souhaite? Au fond, peu importe. Ce qui m’intéresse c’est l’institution, ses fondements, sa légitimité. Nous sommes ici pour faire de la théologie. Si vous avez lu l’article sur la BX, vous savez d’ailleurs que nous sommes face à une entité, qui si elle est constituée en couches superposées, n’en demeure pas moins structurée horizontalement. La fronde était une rébellion coordonnée, une émanation des loges. Et quand je dis loge, ce n’est pas forcément un endroit physique, comprenez-le bien. Si le Temple a muté en corps du Christ, il en va de même pour l’équipe d’en-face. Les loges sont un corps immatériel. Une personne peut être un prélat de l’église, et n’avoir aucun lien avec une loge, il suffit que son esprit soit subordonné à l’esprit humaniste. Le rôle joué, le statut clérical ne sont que de l’habillage. Certains vont même, par posture, se déclarer ouvertement ennemi des loges. Il n’y a que Allah qui sait sonder les cœurs. Lui seul sait qui est qui. Alors, je vous le dis bien clairement. Oui, ce funeste jour, l’esprit humaniste s’est emparé de l’Église, le corps du Christ. Et à tergiverser sur ces questions qui ont à présent 50 ans, on passe à coté du fait que l’équipe d’en face est passé à la vitesse supérieure. C’est l’esprit transhumaniste qui aspire à s’imposer sur les âmes. Ne perdez donc pas votre temps à regretter le passé, parce qu’en réalité c’est votre futur qui est votre bien le plus précieux. Si vous voulez garder ce trésor, vous allez devoir vous battre. Qui que vous soyez, en bas en haut, consacré ou non. Érudit ou ignorant. Vous allez devoir mettre vos tripes sur la table car la Table est servie.

In persona Christi

Pour résoudre cette question de bascule, j’ai du me pencher plus avant sur le sujet. Il me semble avoir mis la main sur l’élément déterminant. In Persona Christi. Mes doutes se confirment. La présentation théologique des prêtres est claire, je cite: « c’est Dieu et le Christ qui agissent par l’intermédiaire du prêtre. » Seulement voilà, vous commencez à saisir l’Esprit. Les mots ont un sens. Dans la mesure où le Messie n’est pas Dieu, dire de soi-même que l’on exerce une fonction d’intermédiaire entre Dieu et les hommes et que l’on endosse le rôle du Messie dans son sacerdoce, passe dans l’absolu. Il y a une erreur sur la légitimité du sacerdoce, sur la divinité du Messie, mais c’est tout de même correct. De toutes les modifications apportés au culte lors du concile, il y a un tout petit détail, dont personne ne parle et pourtant tout est là. C’est là que tout bascule. Les évêques du concile ont fait évoluer le terme. A présent, il ne faut plus dire « In persona Christi », mais « In persona Christi capitis« . Capitis signifie la tête. Cela change tout. Les prêtres ne font plus parti du corps du Christ mais de sa tête. Or, la fonction sacerdotale c’est le prêtre qui est au service du peuple. Il n’en est pas à sa tête. Quand, dans la prophétie de Genèse, il est annoncé que la nation la plus grande (Edom; l’Église) sert  la plus petite (Israël), cela ne veut en aucun cas signifier qu’Israël a un statut supérieur. Au contraire! Celui qui sert est le plus élevé. Donc celui qui se réclame appartenir à la tête, est tout simplement en train de se rebeller. Ce simple mot « capitis » a fait basculer le clergé du coté de ceux qui veulent se faire les égaux du Créateur. Partant de là, tout ce qui s’est passé depuis est allé en ce sens. Le clergé catholique a décidé de fusionner spirituellement avec le Sanhédrin qui a condamné le Messie.

Pessa’h Seni

Dans l’article qui avait clos la session du début 2023, je montrais que la célébration eucharistique devait être issue d’un culte familial. L’équipe d’en-face, arrivée aux commandes  du royaume avait réussi à dénaturer l’outil d’émancipation pour en faire un outil d’asservissement centralisé par le temple. La Torah institue la prêtrise. C’est l’élément moteur du Temple. Mais Pessa’h demeure l’acte fondateur. Comment imaginer que l’on puisse s’inscrire dans l’élan fondateur de Pessa’h tout en convoquant une assemblée de fidèles? C’est qu’en réalité, nous analysons la forme du culte avec nos yeux de citadins du 21ème siècle. Pendant 2000 ans, la paroisse était bien différente de ce que nous connaissons. La société entière était bien différente. Les gens ne voyageaient pas autant. En réalité, la paroisse c’était une famille étendue. Les premiers chrétiens se donnaient rendez-vous dans ce qu’ils appelaient des maisons. Ces maisons étaient de grandes salles contenant un grand nombre de gens. Tout du moins suffisamment grand pour constituer une assemblée et suffisamment petite pour que tout le monde se connaisse. Il y a une dimension humaine à tout cela. Dans une telle assemblée, il est tout  à fait logique que certains soient affectés au culte. Et pour officier, il convient d’approfondir les enseignements. Pour maitriser son sujet, cela demande un investissement en temps et cela empêche la personne d’exercer un métier en dehors. On peut comprendre les mécanismes de l’histoire d’un clergé non institué. D’autre part, bien que les musulmans sunnites se défendent d’avoir un clergé, il est clair que le rôle d’imam implique que la personne suive des enseignements reconnus par le consensus des savants. Elle doit se soumettre à l’idéologie dominante. Le clergé, même s’il n’est pas conditionné par des vœux, existe bel et bien. Du point de vue théologique, affirmer que la voie du Coran est la voie sacerdotale signifie simplement que le Coran est un texte révélé à la lettre prés et qu’il se récite ainsi selon des codes précis et immuables. Connaitre le Coran par cœur afin de le réciter en public durant les séances de Tarawih nécessite un travail quotidien et ne facilite pas vraiment les relations sociales, si je peux m’exprimer ainsi. Pour conclure, rappellons-nous que le passage du deuxième voile a fait pénétrer l’ensemble de la communauté des croyants à l’intérieur de l’espace Saint du Miskan. C’est dont tout le peuple qui est prêtre.

Lehem panim

Dans une vidéo sur le sujet, j’ai relevé une remarque de l’intervenant. Lors de la célébration le prêtre doit se tremper les doigts pour se purifier. Ce faisant, il récite quelques versets du psaume 26:

26.6 Je lave mes mains dans l’innocence, Et je vais autour de ton autel, ô Éternel!

Il fait remarquer que le texte indique qu’il était possible de faire le tour de l’autel lorsque le choix s’est porté sur ce psaume et donc que l’autel adossé au mur tel que je l’ai vu n’a pas toujours été ainsi. Je ferais remarquer à cet homme que le choix du psaume n’est justifié que par le début du verset. Lorsque l’on réfléchit au sujet de l’autel, il faut impérativement se référer au Miskan. Si effectivement l’autel des sacrifices sur le parvis est accessible de tous les cotés, ce n’est pas le cas de table des pains de proposition qui est sur le coté droit du Miskan, le long du rideau. Voici le passage d’Exode où la table est décrite:

 Ex 25.23 « Tu feras ensuite une table de bois de chittîm, longue de deux coudées, haute d’une coudée et demie.(…)
25.26 Tu feras pour la table quatre anneaux d’or, et tu mettras les anneaux aux quatre coins, qui seront à ses quatre pieds.(…)

29 Tu feras ses sébiles et ses cuillers, ses montants et ses demi-tubes (וּמְנַקִּיֹּתָיו), pièces dont elle doit être garnie(אֲשֶׁר יֻסַּךְ); c’est en or pur que tu les confectionneras.
30 Et tu placeras sur cette table des pains de proposition (lehem panim), en permanence devant moi (lepani tamid).

Pains de proposition: לֶחֶם פָּנִים (Lehem panim: littéralement  « pain de visage/visages »)

Formes et disposition normales

 

Je veux attirer votre attention sur le commentaire de Rachi, qui est le commentateur de la Torah le plus connu et le plus respecté du monde rabbinique. Voici ce qu’il dit au sujet du verset 25.29:

Quant au pain, il était confectionné comme une boîte ouverte à ses deux extrémités (Mena‘hoth 94b). Sa pâte comportait en bas un fond que l’on repliait de part et d’autre vers le haut comme pour former des parois, d’où son appellation de lè‘hèm hapanim (littéralement : « pain de visages ») car il comportait deux faces qui regardaient de part et d’autre sur les côtés de l’édifice, de-ci et de-là. Les pains étaient alignés dans le sens de la largeur de la table, les côtés dressés contre les bords de celle-ci.

version avec 2 faces

 

autre interprétation de la forme visible sur un site spécialisé sur le sujet

 

Or, dans toutes les représentations « académiques » des pains de proposition, ceux-ci sont rond et plats (tels des kikkar) et sont posés les uns sur les autres en deux piles de 6. D’après les versets suivant:

Lv 24.5 Tu prendras de la fleur de farine, et tu en feras douze gâteaux; chaque gâteau sera de deux dixièmes. 24.6 Tu les placeras en deux piles, six par pile, sur la table d’or pur devant l’Éternel.

Les 12 pains renvoient aux 12 tribus. En transposant à la Cène, ils renvoient aux 12 apôtres. On peut considérer les 12 apôtres comme à l’origine de 12 nouvelles tribus. Juda serait alors à l’origine du judaisme rabbinique. Symboliquement, du point de vue chrétien, c’est assez cohérent. Concernant le verset 24.5 en lui-même, il est très particulier. En hébreu le mot douze est composé des mots deux « steim » et dizaine « ‘esreh ». Ensuite, nous avons « second » et dizaines. Cela pourrait évoquer la scission en 2+10 tribus à venir.

Les pains sont donc tournés la face vers le ciel. Mais selon le commentaire de Rachi qui rapporte une tradition alternative qui rencontre un succès relatif dans certains milieux kabbalistes, « visages » serait pris dans son sens pluriel et les pains auraient deux faces et disposés d’une bien curieuse manière comme vous pouvez le voir dans les deux exemples au-dessus. Vous pouvez faire des recherches d’image avec le terme en hébreu. On imagine que ce qui motive cette croyance, c’est que ce pain aurait cette forme parce qu’il est au Miskan et qu’il aurait des propriétés qui sortent de la norme.
Le mot « Panim » dans le wiki en hébreu est un « masculin/féminin pluriel » et signifie visage au singulier. Cette particularité linguistique semble être une prophétie majeure et la comprendre pourrait trancher sur la question qui se pose autour de la disposition de cette table. Deux interprétations sont possibles. Soit le pain présente une seule face tournée vers le ciel, soit deux tournées vers l’avant et l’arrière de la table.

A la rédaction de cet article, je n’avais pas encore vu. Ce n’est que le lendemain à la relecture que cela m’a sauté aux yeux. Comme quoi, même aux premières « loges », je peux passer à coté. Dans cet atelier de réparation, nous éradiquons le conditionnel, nous pratiquons le Kareth: tranchons donc!

Supports et couverture

Cependant,  si nous pouvons trouver la forme des pains curieuse, tout n’est pas à rejeter dans les commentaires de Rachi. Ainsi nous avons aussi au sujet d’un autre élément dans le verset 29, qui vient apporter des informations supplémentaires sur l’environnement des pains:

Et ses supports (וּמְנַקִּיֹּתָיו traduit au dessus par demi-tubes)
Comme le traduit le Targoum Onqelos. Ce sont des bâtons d’or dressés sur le sol et dépassant le dessus de la table, très au-dessus de la hauteur de la rangée de pains. On y avait entaillé six encoches, l’une au-dessus de l’autre, et les pointes des « joncs » disposés entre les pains prenaient appui sur ces encoches, de manière que le poids des pains placés au-dessus ne pèse pas sur ceux placés au-dessous et ne les brise. Le mot araméen employé par le Targoum Onqelos (mekhilta) signifie : « ses supports », et sa racine est la même que dans : « je suis las de supporter (hakhil) » (Yirmeya 6, 11). Mais le mot hébreu menaqiyoth, je ne sais pas comment il peut exprimer l’idée de « supports ». Certains parmi les Sages d’Israël professent que c’est le mot qessothaw (« ses plaques ») qui désigne ces bâtons d’appui, lesquels servaient à « tenir ferme » (qachè) et solide le pain pour qu’il ne se brise pas (Mena‘hoth 97a). Quant à menaqiyothaw, il désignerait les « joncs » servant à le tenir propre (naqi) pour qu’il ne moisisse pas. Mais le Targoum Onqelos, qui le rend par mekhilta, partage l’avis de celui qui fait de menaqiyoth des « supports ».

J’avoue être dépassé par les évènements. Dans le sens que je me contente d’exposer ce que je découvre. Aussi poursuivons le commentaire:

Avec lesquels elle sera couverte (אֲשֶׁר יֻסַּךְ traduit par « pièces dont elle doit être garnie »)
Qui serviront à la couvrir. Ce sont des plaques qu’il est dit qu’elles serviront à couvrir. Elles étaient posées sur le pain comme une couverture et comme un couvercle. De la même manière est-il question ailleurs des « plaques de couverture » (Bamidbar 4, 7). Les deux mots youssakh et nèssèkh comportent l’un et l’autre une connotation de couverture et de couvercle.

Remarquons que si la table des pains de proposition n’est pas présentée aux fidèles comme préfiguration de la Table Céleste dans le catéchisme (à ma connaissance), la traduction chrétienne révèle une claire orientation:

Ex 25.29 Tu feras ses plats, ses coupes, ses calices et ses tasses, pour servir aux libations; tu les feras d’or pur.

En effet, nous retrouvons tous les éléments du culte traditionnel. Chacun oriente la traduction selon son point de vue théologique. Convenons de l’intérêt de faire appel à un spécialiste reconnu et agréé pour effectuer les réparations dans les règles de l’art.

Instant t

Il parait assez compliqué d’avoir une vue d’ensemble de la situation. Les réactions doivent être très variées. Mais si on y réfléchit bien, les positions ne peuvent qu’aller en se radicalisant. Il y a ceux qui vont aborder les textes et vont s’en tenir éloignés par rejet et ne plus vouloir en entendre parler. Ceux qui vont fouiller pour trouver la faille et acquérir la certitude qu’ils doivent conserver leur chemin de vie, voire tout faire pour contrecarrer le plan divin. Surement le plus grand nombre qui est tout simplement ignorant de ce qui est en train de se passer. De l’autre coté, ceux qui adhèrent sans restriction, juste parce qu’ils ont été touchés par une seule chose. Ils n’ont pas besoin d’aller au fond des choses, juste de s’imprégner de l’Esprit. Et puis, il y a les combattants, ceux qui vont vouloir tout apprendre et comprendre, pour à leur tour œuvrer à leur manière. Et tout ce petit monde qui se côtoie sans savoir qui est qui, y compris dans sa propre famille et amis. La seule chose que j’appréhende ce sont ceux qui vont s’emparer d’une partie pour l’exploiter et la dénaturer en rejetant le reste et devenir des ennemis. Il est même tout à fait possible que certains agissent en ce sens sans même le réaliser.
Nous voyons bien qu’il se passe quelque chose, c’est certain. Les temps qui arrivent vont être difficiles. Il va falloir s’accrocher. Je vais rapporter une anecdote qui semble à propos. C’était pendant que j’étais sur le réseau social bleu. J’écrivais des articles et quelques posts et commentaires. Un jour, un type débarque de nul part et laisse des commentaires très désagréables. Je vois bien vite qu’il ne lit pas vraiment et que mes textes ne sont que des supports de moquerie. Il me prend pour un illuminé et compte bien se délecter à m’humilier. L’affaire dure quelques temps jusqu’au moment où il me montre des copies d’écran. Il  est membre d’une page privée où il poste des extraits de mes articles afin de faire rire la galerie. Il rencontre un franc succès selon ses dires. Encore un complotiste avec un chapeau en aluminium! Que l’on vienne critiquer est une chose, mais que l’on parle de moi à mon insu alors que je suis un parfait inconnu me surprenait. C’est dans ce genre de situation où on réalise que l’un des sports favoris de l’humain est de parler sur les autres. Le fait est que dans le cas présent, ces commérages se soient retourné contre leurs auteurs. Dans les milieux croyants, le moteur devait être la mise en garde à mon encontre, afin de ne pas corrompre sa foi. La vérité fait son œuvre dans les cœurs au détriment de la malveillance. Ainsi soit-il devrait-on dire. Pas de panique, le repentir est une bonne porte de sortie. La pire issue serait de se radicaliser par orgueil. Malheureusement, il ne suffit pas de le dire. Bon courage pour les temps qui vont suivre.

Paix sur vous.

Notes

Le bâtiment fut vraisemblablement construit pour abriter l’activité du garage Quelin de 1998 à 2009. Seuls ceux qui ont participé à la création de l’entreprise pourraient nous éclairer sur  la forme si particulière de la façade.

VISITE GUIDÉE CLASSIQUE – OFFICE DE TOURISME 11 juin 2023 14h30
Accompagné d’un guide conférencier parcourez la ville pour découvrir la richesse du patrimoine parodien, de l’époque médiévale au XXème siècle. Tarif : 6€  Réservation et renseignement : 03 85 81 10 92
https://www.tourisme-paraylemonial.fr/agenda/visite-guidee-classique-office-de-tourisme-11-06-2023.html

 

https://www.stephanpain.com/2023/12/27/interstelas/

https://en.wikipedia.org/wiki/In_persona_Christi

https://www.stephanpain.com/2015/10/16/kikkar/

Les pains de proposition version en hébreu traduite:
https://he-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/%D7%9C%D7%97%D7%9D_%D7%94%D7%A4%D7%A0%D7%99%D7%9D?_x_tr_sl=iw&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

Panim
https://he.wiktionary.org/wiki/%D7%A4%D7%A0%D7%99%D7%9D